Dimanche Ouest France (Finistere)

Pour Sébastien, qui ne saute pas n’est pas Brestois !

C’est aussi un chant du Stade Brestois. Supporter inconditio­nnel, Sébastien Le Goffe, directeur d’un ciné d’art et essai à Brest, a tout connu, de la décadence à la gloire toute neuve de son club de coeur.

- Frédérique GUIZIOU.

Rencontre

Depuis son enfance, Sébastien Le Goffe, 54 ans, suit et supporte le Stade Brestois, entre décadence, coups du sort et gloire toute récente. Cette exceptionn­elle saison 2023-2024 des footballeu­rs brestois, a, pour celui qui est, aussi, le directeur du cinéma les Studios, une saveur extraordin­aire.

« On a une équipe magnifique, un entraîneur excellent », dit ce supporter de l’équipe rouge. La bande d’Éric Roy a assuré sa qualificat­ion pour la coupe d’Europe la saison prochaine, « une chance extraordin­aire pour Brest » : « Dès le premier match, on a vu leur beau jeu, on a senti le changement de mentalité, leur potentiel, leur envie de gagner. »

« Étudiant fauché », Sébastien Le Goffe fréquentai­t déjà, le « temple » Francis-Le Blé, « du temps de Drago Vabec, Yvon Le Roux, ou du gardien de but Daniel Bernard. Pour 5 francs, le samedi, on accédait, debout, aux « populaires », devenus, aujourd’hui, les loges. »

40 ans de stade

Désormais, « Seb » fréquente la salle de presse, à l’affût des derniers potins. À force, il a noué des amitiés solides avec des journalist­es sportifs. Ceux qui suivent le Stade Brestois pour L’Équipe, comme Hervé Penot,

originaire, comme lui, de Saint-Guénolé dans le Finistère-Sud. Ou un autre Breton, de Pontivy (Morbihan), Franck Le Dorze.

L’Équipe vient d’ailleurs de dresser le portrait des supporters brestois. Y apparaît son ami Benoît Mares, dit « la mouette », figure incontourn­able du stade Francis-Le Blé depuis 40 ans. Il était ramasseur de balles dans ce que l’on appelait à l’époque, « la fosse Foucauld » : « Tout seul, il devait ramener le plus vite possible le ballon sur le terrain ! En osmose totale

avec le public et les joueurs, raconte Sébastien. Lui aussi a tout connu, de la Division 1 à la Ligue 1, des années noires du CFA à la montée, inoubliabl­e, de 1989. Et Benoît y a toujours cru!»

Cette liesse populaire…

Si elle avoue « manquer de connaissan­ces techniques », l’épouse de Sébastien, Bertille Martins, l’accompagne à chaque match : « On a deux places à l’année ». Le cinéma Les Studios est en effet, depuis douze ans, l’un des 600 partenaire­s, « parmi les modestes », du Stade Brestois.

« J’’adore cette liesse populaire, partager cette joie et cette ferveur. Et j’adore les supporters si formidable­s, infatigabl­es ! confie Bertille. Quand ils disent “Chantez !” , je chante ! Quand ils ordonnent de sauter, je saute ! » Son mari acquiesce: « L’expression « le 13e homme » prend tout son sens. Quand les supporters sont privés de tribune, l’ambiance change radicaleme­nt. »

Moment crucial de l’histoire

Christophe Miossec ne les contredira pas. Lui aussi très « attaché » à son « club de coeur », l’auteur de Évoluer en troisième division sur Boire, son premier album qui l’a fait connaître. Et de Stade Brestoa, un classique, sorti sur la compil’de Libération L’amour foot, juste avant la Coupe du Monde 1988. Comme Seb, Miossec veut « voir Brest jouer la Coupe d’Europe à Le Blé ».

Mais l’UEFA n’a pas encore accordé de dérogation à Brest : « Le Stade Brestois est arrivé à un moment crucial de son histoire, conclut Sébastien Le Goffe. Et son histoire est intimement liée à celle de Brest : pour la ville, sur le plan économique ou au niveau notoriété, ce serait une évolution éclatante ! »

 ?? | PHOTO : OF ?? À Brest (Finistère), Sébastien Le Goffe, aussi connu comme supporter en blanc et rouge du Stade Brestois que comme défenseur du cinéma d’art et essai.
| PHOTO : OF À Brest (Finistère), Sébastien Le Goffe, aussi connu comme supporter en blanc et rouge du Stade Brestois que comme défenseur du cinéma d’art et essai.

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