Dimanche Ouest France (Finistere)
Les médias slovaques en milieu « hostile »
Après la tentative d’assassinat contre le Premier ministre, plusieurs membres du gouvernement ont mis en cause les journalistes.
La tension monte en Slovaquie, après la tentative d’assassinat, mercredi, du Premier ministre Robert Fico. Le gouvernement, qui a réagi dans la foulée, a accusé certains médias locaux d’avoir contribué à la radicalisation de l’auteur des tirs. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux après les faits, l’homme de 71 ans a notamment dénoncé une loi que le gouvernement souhaite adopter prochainement, visant à prendre le contrôle de la télévision et de la radio publiques.
Avant les faits, plusieurs médias slovaques et membres de l’opposition avaient qualifié Robert Fico de « criminel », « dictateur », ou « serviteur du président russe Vladimir Poutine» . « Tous ces mensonges sont la principale raison pour laquelle le Premier ministre se bat actuellement pour sa vie », a affirmé, vendredi, Robert Kaliňák, ministre de la Défense et vice-Premier ministre.
Depuis, les journalistes slovaques craignent d’être pris pour cible. Dans ce pays, les médias évoluent « dans un climat hostile », selon les constatations de Reporters sans frontières. L’ONG observe, depuis 2023 – et le retour au pouvoir du Premier ministre Robert Fico –, un recul des droits pour les journalistes, après « plusieurs gouvernements ambitieux en matière de liberté de la presse ». « Certains hommes politiques nous ont présentés comme des porcs atroces, déplore Kristína Chrenková, présentatrice à la radio publique slovaque, interrogée par France Inter. Mon sentiment, c’est qu’ici, la liberté de la presse est morte ce mercredi 15 mai. »
Alors que le suspect a été placé en détention provisoire, le pronostic concernant l’état de santé du chef du gouvernement est « positif », a affirmé, hier, la ministre slovaque de la Santé.