Dimanche Ouest France (Finistere)

Le Douaron : « Il y a des saisons comme ça… »

En manque de réussite cette saison, Jérémy Le Douaron ne se cache pas. On attendait mieux de lui, l’attaquant du Stade Brestois le sait, mais il se sent aussi progresser.

- Recueilli par David GUÉZENNEC.

Entretien

Jérémy Le Douaron, 26 ans, attaquant du Stade Brestois.

Comment jugez-vous individuel­lement votre saison ?

C’est une saison frustrante pour moi. Jusqu’en février, je commençais tous les matches. Pour moi, j’étais dans la continuité de la saison dernière. Je fais des bons matches, je me crée encore plus d’occasions que la saison dernière. Je sens une progressio­n nette dans le jeu sur plusieurs aspects. Malheureus­ement, je n’ai pas ce brin de réussite que j’avais l’année dernière. J’avais une occasion, je la mettais au fond. Cette année, il y a eu parfois de la maladresse, mais je touche cinq fois le poteau. J’ai des occasions. Ce week-end encore, ma frappe pied gauche passe à ça (il montre) du poteau. Le manque de réussite m’a suivi toute la saison, il y a des saisons où c’est comme ça.

Quand on touche cinq fois le poteau, on se dit qu’on a la poisse?

C’est frustrant, quand tu fais de bons matches, que tu as des occasions. Je continue, je ne lâche pas. J’ai eu aussi un coup de moins bien un moment puis une blessure qui m’a stoppé. Et il faut être lucide : les gars qui étaient sur le terrain faisaient le taf aussi. C’est un groupe. Moi je ne me prends pas la tête plus que ça.

Quand vous avez eu votre coup de moins bien, le coach vous a parlé, vous a expliqué pourquoi vous passiez sur le banc…

Oui, bien sûr. Il m’a dit de garder cette spontanéit­é que j’avais peut-être perdue. Mais je me suis créé beaucoup d’occasions et c’est bien pour un attaquant. Je vais apprendre de cette saison. Je sortais d’une super saison, j’étais meilleur buteur du club, cette année, il y avait beaucoup plus d’attente sur moi, en termes de statistiqu­es notamment, mais il n’y a pas que les stats.

Est-ce que personnell­ement vous vous êtes mis plus de pression après une saison à dix buts l’an passé ?

Bien sûr. Quand tu fais une saison comme ça, tu as envie de refaire la même. Sur la première partie de saison, j’étais dans cette optique-là. Ça ne voulait pas rentrer, puis j’en ai mis deux ou trois, je me disais les buts ça va arriver, fais tes matches.

Vous ne donnez pas l’impression d’avoir trop douté…

Inconsciem­ment, tu doutes un peu quand même, alors tu fais plus de travail devant le but. Tu essaies de retrouver le geste qui t’avait permis l’année d’avant d’être plus efficace.

Oui, des fois ça joue dans la tête, mais c’est un manque de réussite quand ta frappe passe à ça du poteau et que tu la prends parfaiteme­nt. Il y a des saisons où rien ne va et peut-être que la saison prochaine je vais claquer plein de buts. Je n’ai pas les stats, mais je garde cette confiance en moi. Je sais que j’étais capable d’en mettre encore dix cette saison, je me crée des occasions.

À 26 ans, vous vous sentez plus mûr dans votre jeu ?

Oui. J’ai beaucoup progressé.

Sur quoi ?

Dans la protection de balle, dans le fait d’arriver à être plus dangereux. Les gens voient que je suis moins bon cette année en termes de statistiqu­es. L’année dernière, j’avais peut-être une occasion par match et je la mettais au fond. Là, j’en ai trois ou quatre, et je me les crée parfois seul. C’est important pour moi de voir ça.

Martin Satriano a aussi été placé côté gauche, ça n’aidait pas à ce que vous retrouviez du temps de jeu…

Oui, il y a concurrenc­e, c’est bien pour tout le monde. Et Martin a fait des bons matches côté gauche. Ce sont les choix du coach, moi je suis prêt pour rentrer, donner le meilleur de moi-même, je n’ai jamais triché et c’est ce qui compte.

Vous avez joué avec trois attaquants de pointe de métier contre Reims, ça vous a plu ?

J’ai l’habitude de jouer avec Steve (Mounié) depuis quelques saisons, on se connaît par coeur et Martin aime bien combiner, ce n’est pas compliqué de jouer avec lui non plus. Il y avait trois attaquants oui, mais trois attaquants différents : Steve pour les

duels aériens, moi je suis plus un joueur de profondeur et Martin plus à combiner. Il y avait une bonne complément­arité. On aurait dû gagner ce match, on ne va pas le refaire.

C’était aussi un challenge pour vous, attaquant de formation, de réussir en excentré gauche…

Le coach m’avait mis là l’année dernière. Steve ne peut pas jouer côté. Je préfère jouer 9 car je m’y sens plus libre, mais je m’adapte. En ce moment, ça me réussit moins bien.

Le club vous avait prolongé en novembre, c’était aussi un signe de confiance…

Même en deuxième partie de saison le coach m’a dit : “On compte sur toi, on sait que tu peux faire la différence”, il n’y a pas de problème là-dessus. Le coach, le club, me font confiance, les supporters sont tops. J’ai confiance en moi. Bien sûr, je peux faire mieux et je le sais.

 ?? | PHOTO : GUILLAUME SALIGOT, OUEST-FRANCE ?? Jérémy Le Douaron : « Bien sûr, je peux faire mieux et je le sais. »
| PHOTO : GUILLAUME SALIGOT, OUEST-FRANCE Jérémy Le Douaron : « Bien sûr, je peux faire mieux et je le sais. »

Newspapers in French

Newspapers from France