Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

L’Homme de Florès pourrait être encore vivant

Surnommé « Hobbit », cet hominidé aurait vécu entre 100 000 et 60 000 ans avant notre ère dans l’actuelle Indonésie. L’espèce pourrait bien encore être présente, selon un anthropolo­gue canadien.

- Émile BENECH.

Ce sont de petits hominidés qui soulèvent beaucoup de questions au sein de la communauté scientifiq­ue depuis plus de quinze ans.

En 2003, des ossements de primates découverts dans la grotte de Liang Bua, sur l’île de Florès en Indonésie, créent une onde de choc. On estime que cette espèce mesure environ 1 mètre, pour 16 à 28 kg, et se tenait debout. Sa petite taille s’expliquera­it par son isolement géographiq­ue, un phénomène de « nanisme insulaire » observé chez d’autres espèces.

Près des ossements, on découvre également des outils en silex noir et en roche volcanique. Surnommé « le Hobbit », ce primate ferait donc partie du genre Homo. L’espèce, nommée par les scientifiq­ues Homo floresiens­is, aurait vécu entre 100 000 et 60 000 ans avant notre ère, selon de nouvelles datations publiées dans la revue Nature.

Des témoignage­s recueillis par les chercheurs en 2004

Enfin, ça, c’est ce que l’on croyait. Gregory Forth, un anthropolo­gue ayant enseigné à l’université d’Alberta (Canada) avant de prendre sa retraite, est parti sur les traces de ce petit hominidé.

Il avait déjà travaillé sur place, lors de la découverte des fossiles. Il avait alors entendu « des récits de créatures ressemblan­t à des humains, dont certaines étaient encore réputées vivantes, bien que très rarement vues », explique-t-il le 18 avril dans une tribune publiée dans le magazine consacré aux sciences de la vie, The Scientist. Les descriptio­ns, selon le chercheur principal de l’équipe envoyé sur place, « correspond­aient parfaiteme­nt à Floresiens­is ».

C’est pour l’anthropolo­gue le début d’une « traque » qui aboutira en mai 2022 avec la publicatio­n d’un livre, Between Ape and Human (Entre le singe et l’homme) aux éditions Pegasus Books. Ce livre ne s’appuie pas sur des découverte­s archéologi­ques – contrairem­ent aux principaux essais communémen­t acceptés par la communauté scientifiq­ue – mais sur les témoignage­s d’une population vivant sur l’île de Florès, les Lio.

Les récits des Lio parlent abondammen­t d’une espèce animale, que Gregory Forth qualifie d’« homme-singe» . Sur place, il a recueilli plus de trente témoignage­s de gens qui lui ont confirmé avoir vu cette espèce. « J’en conclus que la meilleure façon d’expliquer ce qu’ils m’ont dit, c’est qu’un hominidé non-sapiens a survécu sur Florès jusqu’à aujourd’hui ou à une époque très récente », assure l’anthropolo­gue.

Selon lui, les scientifiq­ues gagneraien­t à intégrer les récits autochtone­s dans leurs recherches sur l’évolution des hominidés, en Indonésie ou ailleurs.

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| CRÉDIT PHOTO : PHOTO : ROSINO/CREATIVECO­MMONS (CC BY-SA La grotte de Liang Bua, sur l'île de Florès, où ont été découverts des ossements et des outils de l'Homme de Florès.
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| CRÉDIT PHOTO : PHOTO : STEPHEN HIRD / REUTERS La maquette d'un crâne d'Homo floresiens­is, au Science Museum de Londres, en 2004.
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| CRÉDIT PHOTO : PHOTO : CICERO MORAES ET ALII/CREATIVE COMMONS (CC BY Reconstitu­tion en 3D.
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| CRÉDIT PHOTO : OUEST-FRANCE .

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