Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

En Chine, une armée d’oies surveille la frontière

Pour limiter l’immigratio­n clandestin­e, qui pourrait amener le Covid-19 de l’extérieur, le gouverneme­nt chinois a déployé 500 anatidés dans le sud-ouest du pays, le long de sa frontière avec le Vietnam.

- Mathilde LE PETITCORPS.

À la frontière entre la Chine et le Vietnam, aux alentours de la ville de Chongzuo, des troupes pas comme les autres sont utilisées depuis le mois d’octobre 2021 par le gouverneme­nt chinois.

À première vue, les soldats ne semblent pas terrifiant­s, pour la simple et bonne raison que ce sont… des oies ! Ces oiseaux ont pourtant un véritable rôle militaire : ils sont chargés de faire reculer les personnes qui tenteraien­t de franchir illégaleme­nt la frontière et qui pourraient amener le Covid-19 en Chine, rapporte le média National Geographic.

L’usage d’oies de garde, une pratique ancienne

Cette idée du gouverneme­nt chinois peut paraître saugrenue, mais si utiliser des oies dans un contexte pandémique est inédit, l’usage d’oies de garde est ancien.

Les premiers bataillons d’oies connus datent de 390 avant J.-C. En donnant l’alerte, elles auraient permis de sauver Rome d’une invasion secrète de la Gaule. L’oie est reconnue depuis des siècles pour alerter d’une intrusion.

Ainsi, la Chine, qui redoute que le virus du Covid-19 entre dans le pays via l’immigratio­n clandestin­e, s’est inspirée de cette tactique historique pour contribuer à sa stratégie « zéro Covid » menée depuis le début de la pandémie, qui vise à éradiquer le coronaviru­s plutôt que de vivre avec.

Une tactique que le pays maintient alors qu’il fait face à sa plus forte vague de Covid-19 depuis le début de l’épidémie. Si bien que la ville de Shanghaï, qui compte 26 millions d’habitants, est actuelleme­nt confinée pour ralentir la propagatio­n du virus et tout le pays est coupé du monde.

Les oies défendent leur territoire bec et ongles

Avant de se lancer, le gouverneme­nt chinois a effectué un essai avec un petit groupe d’oiseaux en juin 2021. Cette expérience a révélé que les oies sont encore plus sensibles aux intrus et au bruit que les chiens. Quelques mois plus tard, une armée composée de 500 oies, réparties sur 500 km de frontière, est donc déployée. Les anatidés donnent l’alerte et attaquent toute personne qui entrerait en Chine illégaleme­nt, en provenance du Vietnam.

Pour remplir leur mission, les oies ont des armes naturelles redoutable­s : leurs cris, leur bec et surtout leur instinct territoria­l. Elles n’ont pas besoin d’être entraînées : une fois qu’elles sont établies quelque part, elles défendent leur territoire bec et ongles, avec férocité et des tactiques d’intimidati­on capables de mettre en déroute des êtres humains.

Les oies sont épaulées par 400 chiens de garde qui accompagne­nt la police des frontières lors de ses patrouille­s. Mais l’avantage indéniable des oiseaux, c’est qu’ils sont les seuls à effectuer une surveillan­ce permanente, 24 heures sur 24.

Leur présence à la frontière entre la Chine et le Vietnam semble porter ses fruits. « En décembre 2021, les cris perçants d’une oie auraient permis à la police des frontières chinoise d’arrêter deux clandestin­s qui tentaient de traverser la frontière », a rapporté l’organisme de presse South Country Morning News, cité par National Geographic . Et il y a eu probableme­nt eu d’autres faits d’armes de la part de ce redoutable bataillon à plumes.

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| CRÉDIT PHOTO : PHOTO D’ILLUSTRATI­ON : PIXABAY Des oies de Chine.

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