Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Du suspense à la joie, la vague jaune déferle sur le Stade de France

Les supporters nantais n’ont pas failli à leur réputation : ils ont dignement célébré la victoire contre Nice, samedi au Stade de France, vingt et un ans après leur dernier titre. Récit d’une folle journée.

- Arnaud WAJDZIK.

« Ici on est chez nous », lâche un supporter en jaune et vert. Il est 19 h aux abords du Stade de France, et les Nantais font comme s’ils entraient dans leur jardin. Pensez donc, ils attendent ce jour depuis vingt et un ans, après le titre de champion de France en 2001. Autant d’années sans titre à espérer, en vain, un retour gagnant sur la scène nationale du football français. Alors ce samedi 7 mai, c’est jour de fête. « Je suis venu avec mon fils de 8 ans, et cette semaine, je l’ai briefé en lui parlant detoute l’histoiredu­FCNantes. Il ne savait pas que Nantes fut un grand club », confie Rémy, un papa nantais fier de faire découvrir l’antre gigantesqu­e du Stade de France à son fiston.

Sardines et muscadet

Pour venir, certains ont choisi le bus, cinq heures de trajet à chanter à tuetête les plus grands tubes de la Beaujoire, le stade des Canaris. D’autres ont préféré le rail, comme ces sportifs d’une cinquantai­ne de clubs de la métropole nantaise qui ont fait le voyage en train pour encourager leur équipe. Et puis, il y a les méga courageux qui ont carrément parcouru le trajet Nantes- Paris à vélo ! Que dire aussi de cet expat’ qui n’a jamais oublié les grandes années de son club de coeur et témoigne sur Twitter : « Je vais vivre cette finale à plus de 10 000 km de chez moi, au Japon. » Et enfin, de ce couple qui a pris l’avion de Martinique samedi pour se rendre au Stade de France… avant de le reprendre juste après le match.

Une certitude. Paris se souviendra de la déferlante nantaise. Tout au long de la journée, ils ont marché, couru, chanté, crié, dansé, et même défilé en cortège. Dans le métro parisien, impossible de se tromper pour aller au stade. Il suffit de suivre les Canaris, ils sont partout ! « Ceux qui ne sont pas nantais ne montent pas », rigolent même des supporters serrés comme des sardines dans des wagons archi pleins. L’occasion de faire la pub du muscadet, ce doux breuvage du vignoble, « qui nous rend si fiers d’être Nantais ! ».

« Emiliano Salaaaa… »

Une marée jaune et verte qui inonde les rues de Paname. Ils portent des fanions, des maillots, des robes jaunes, des chapeaux ou même des fausses coupes en carton dans les mains. Sous le regard médusé d’un couple parisien. « On connaît Nantes pour sa ville, son éléphant, sa cathédrale, mais pour ce qui est du foot, j’avoue que je sèche. Il a fait quoi, déjà, le FCNantes ? » Eh bien ce soir, il détient la coupe pour la quatrième fois, m’ssieurs- dames !

Dans les tribunes, on se croirait presque à la Beaujoire, en un peu plus grand. L’infatigabl­e « brigade Loire » a déployé un tifo énorme aux couleurs de leur club. Et puis, ce vibrant dommage à leur ex-attaquant mort dans un tragique accident d’avion. À la 9e minute, comme le veut la tradition, les supporters entonnent : « C’est un Argentin qui ne lâche rien. Emiliano Sala, Emiliano Salaaaa… »

Une finale sans Johanna Rolland

Une soirée dont se souviendra le président du FC Nantes, Waldemar Kita, qui fêtait samedi ses 69 ans. Il ne pouvait pas rêvermeill­eur cadeau. L’autre Président, Emmanuel Macron, tout juste intronisé, s’est fait siffler au moment de la présentati­on des équipes. Quant au maire philippist­e de Nice, Christian Estrosi, il n’aura pas pu discuter des législativ­es avec la socialiste Johanna Rolland. La maire de Nantes est restée clouée chez elle pour cause… de Covid. Pas de bol. Qu’importe, elle a tout prévu dimanche. L’adjoint aux Sports recevra les détenteurs de la coupe vers 16 h 30 et un rendez- vous avec les supporters nantais est programmé, en centre- ville, vers 17 h, cours Saint- Pierre. Pas de bus impérial ni de défilé des joueurs en ville, sécurité oblige. Mais une belle fête pour prolonger cette heure de gloire…

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| PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE Les supporters nantais étaient surreprése­ntés samedi soir au stade de France pour une finale tant attendue.
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Scènes de liesse au Stade de France.
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| PHOTO : FRANCK DUBRAY, MARC OLLIVIER, VINCENTMIC­HEL, / OUEST-FRANCE

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