Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Le véto qui ne voulait s’occuper que des chevaux
Jérôme Thévenot est le vétérinaire de l’équipe de France de sauts d’obstacles, présente à La Baule depuis jeudi, pour le Jumping, concours international 5 étoiles. Un grand amoureux du cheval.
Leurs performances sont extraordinaires. Ils sont des sportifs de haut niveau. Qu’il faut surveiller, bichonner, soigner. Ils, ce sont les chevaux participant au concours de saut international d’obstacles cinq étoiles de La Baule, depuis jeudi. Pour veiller sur leur santé, il y a toute une armada de techniciens et de vétérinaires.
L’un d’eux a un rôle particulièrement crucial. Jérôme Thévenot est le vétérinaire de l’équipe de France. Presque chaque jour, les meilleures montures repérées par les sélectionneurs ont droit à un examen clinique pour vérifier leur état de forme. « La préparation se fait tout au long de l’année, dit le vétérinaire qui connaît très bien ses équipes, pour les suivre tout au long de l’année. En arrivant ici, il s’agit juste de parer aux petits bobos. »
Ligaments et tendinites
Quatre chevaux et leurs cavaliers ont participé, vendredi, à la Coupe des Nations, avec le label officiel de France accordé par la Fédération. Et ce dimanche, ils seront plusieurs à courir le grand prix Rolex à 13 h, un circuit privé que La Baule a intégré cette année. Avant, l’épreuve faisait partie du circuit de la fédération internationale, parrainée par Longines.
Que subissent les chevaux en sautant des obstacles plus qu’impressionnants vus d’une hauteur d’homme ? « Les risques physiques sont liés à chaque discipline, explique Jérôme Thévenot. En saut d’obstacles et notamment sur l’herbe, plus accidentogène, il y a quelques risques de chutes, de glissades, de blessures. Mais surtout les conséquences éventuelles liées aux sauts : ligaments, tendinites, douleurs musculaires. C’est un suivi médical classique en sport de haut niveau. »
Quand il n’est pas sur les routes ou dans un avion aux côtés de l’équipe de France plus de dix week- ends par an, Jérôme Thévenot mène sa propre activité libérale de vétérinaire pour chevaux de compétition. « Je fais ce métier depuis vingt-trois ans et pour l’équipe de France depuis près de vingt ans. Si j’ai voulu être vétérinaire, c’est pour m’occuper des chevaux. Uniquement des chevaux. »
Ce papa de trois enfants, âgé de 46 ans, est monté pour la première fois à l’âge de 4 ans. « Mes parents étaient passionnés, je baigne dans le cheval depuis tout petit. Comme la plupart des gens qui sont ici. »
« Il faut apprivoiser les peurs du cheval craintif »
Le bien- être animal, « motivation première », semble un concept « à la mode » que le milieu a toujours intégré, pense Jérôme Thévenot. « Certains s’étranglent à la vue d’une cravache ou de la hauteur des obstacles… Pour un amoureux du cheval, qui a une relation unique avec sa bête, c’est parfois compliqué à faire comprendre au grand public. » Le cheval est craintif et « il faut apprivoiser ses peurs ». Communiquer avec lui, « c’est beaucoup d’observation ».
Des milliers de connaisseurs sont attendus à La Baule ce dimanche, pour observer, eux aussi, et savourer le spectacle donné par ces couples si particuliers.