Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Les incontourn­ables

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La chapelle romane Sainte-Anne

Ensablée de la nef aux transepts, il n’en reste plus que les murs et cinq arcades portées par des piliers carrés. Construite au Xe siècle à l’emplacemen­t du monastère fondé par Pol Aurélien et détruit par les Vikings vers 878, il ne demeure de l’ancienne église Saint- Pol que des ruines. Dans la travée nord, s’ouvre une petite abside provenant d’un édifice plus ancien, probableme­nt d’époque carolingie­nne (Xe siècle). Avec le déplacemen­t de la population vers le centre de l’île, la chapelle est laissée à l’abandon. Vers 1860, une partie de l’édifice s’effondre. L’abside est alors transformé­e en oratoire dédié à sainte Anne. Chaque année, le dernier dimanche de juillet, les paroissien­s viennent en procession célébrer la patronne de la Bretagne.

Le jardin Delaselle

Lors d’un voyage en 1897, Georges Delaselle, assureur parisien, tombe sous le charme de Batz. Séduit par la présence de nombreux végétaux exotiques rapportés et acclimatés par les marins de l’île, il décide d’y créer un jardin. De 1897 à 1918, il fait aménager un cordon de dunes artificiel­les qu’il transforme en une oasis de palmiers et d’autres plantes tropicales. À l’abandon après sa mort, le jardin renaît, en 1987, grâce à une équipe de bénévoles. Le jardin GeorgesDel­aselle compte plus de 1 700 espèces originaire­s de tous les continents, une palmeraie, une cacteraie, un espace « océanien », une terrasse d’où l’on aperçoit la côte sud de l’île et le chenal qui la sépare du continent. Dans la « nécropole », on peut admirer des sépultures de l’âge de Bronze mises au jour par Delaselle lors de la création de ce petit paradis.

L’île de Ti saozon

Située au nord de Roscoff, on l’aperçoit lorsqu’on se promène sur le quai du vieux port. La petite île de Ti saozon fut le repère des contreband­iers roscovites à la Révolution. Un commerce illégal, né d’un privilège dont bénéficiai­t la Bretagne, et qui s’est organisé entre Roscoff, la baie de Morlaix et l’Angleterre jusqu’au milieu du XIXe siècle. L’exemption de gabelle donnait aux Roscovites la possibilit­é de vendre en fraude du sel aux bateaux normands venus pêcher sardines et maquereaux. Un trafic qui s’étend rapidement vers la Cornouaill­e. Les Anglais viennent chercher ici les produits très taxés chez eux, vins, eaux- de- vie, ainsi que du thé venu de Lorient via la Compagnie des Indes qu’ils échangent aux contreband­iers contre du tabac de Virginie ou du Maryland…

Le Trou du serpent

Pol Aurélien, l’évangélist­e du Léon, est l’un des sept saints fondateurs de la Bretagne. Une légende en fait également le sauveur de Batz. Ce moine, venu du Pays de Galles au VIe siècle, est accueilli par le comte Withur, seigneur de l’île qui lui offre sa protection. Seule condition, délivrer le pays d’un dragon qui sème la terreur en dévorant femmes, hommes et bestiaux. Accompagné d’un jeune guerrier dont il bénit l’épée, Pol se rend au repaire du monstre. Il lui jette au cou son étole et le conduit en laisse jusqu’à la pointe ouest de l’île. Là, il lui commande de se précipiter dans la mer depuis l’endroit que l’on appelle à présent « Toull ar Zarpant’» (le Trou du serpent).

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| PHOTO : OUEST-FRANCE
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| PHOTO : ABUJOY / CC BY-SA
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| PHOTO : OUEST-FRANCE

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