Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Deux maisons sous une même charpente
Archi. À Chantepie (Ille- et-Vilaine), la transformation radicale d’un ancien hangar en deuxmaisons jumelles s’appuie sur la structure en chêne remarquable du bâti d’origine.
Conserver un hangar industriel pour le transformer en habitation confortable ne tombe pas sous le sens. Il est bien souvent plus simple, voire plus économique, de démolir que de rénover un bâti existant.
En l’occurrence, Maxime Douche, l’architecte de ce projet, a su discerner le potentiel de cet édifice situé à Chantepie, près de Rennes, dans un quartier pavillonnaire.
Bien exposé avec une façade principale plein sud, ce bâtiment utilitaire avait conservé des murs en maçonnerie sains. Son volume intéressant et dégagé offrait la possibilité de créer un étage avec mezzanine. Sa charpente en état correct a servi de fil rouge.
Deux jardins d’hiver
« Récemment retraité, le propriétaire souhaitait valoriser son ancien lieu de travail en le transformant en deux logements à vocation locative, résume l’architecte. Nous avons donc retravaillé dans la volumétrie pour créer des pièces de vie et deux jardins d’hiver quimarquent l’entrée de chaque maison. »
La façade principale a été déposée puis reconstruite en ossature bois avec des ouvertures de même format. Les poteaux en chêne de la charpente d’origine ont été conservés. Alignés devant la nouvelle façade bardée en châtaignier local, ils délimitent une petite terrasse en coursive et assurent le lien entre les deux habitations. À l’intérieur, on retrouve cette charpente sur laquelle s’appuient des détails de conception. Ainsi, à l’étage, la ferme sert au gardecorps en filet pour l’escalier et le bureau en mezzanine.
Les étages sont desservis par un escalier sculptural, sorte de monolithe en pin Douglas, au centre de l’habitation. Cet escalier à double volée délimite l’espace du rez- dechaussée, entre la partie nuit et la cuisine. Dans l’épaisseur de son volume se glissent des rangements.
La charpente vient soutenir la couverture photovoltaïque et celle, translucide, des jardins d’hiver en polycarbonate. Conçues en murs à ossature bois et recouvertes d’un bardage en châtaignier, les deux maisons sont construites à partir de matériaux locaux et biosourcés (bois, isolants naturels). Bien dessiné, ce projet explore avec justesse la réécriture contemporaine d’un bâti existant.
Pratique
Surface : 192 m² au plancher hors jardins d’hiver (215 m² avec).
Coût des travaux : 410 000 € HT. Conception : Haddock Architecture. Agence de Paris–Bagnolet,
Maxime Douche,
Tél. 06 87 96 46 14.
Agence de Nantes,
Pierre-Alexandre Poix,
Tél. 06 62 36 24 59. haddock- architecture.fr