Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Connaissez-vous bien les mellifères ?
Biodiversité. Lierre, épilobe, menthes… Lesmeilleures plantes à nectar ne sont pas forcément celles auxquelles on pense spontanément.
Parmi les plantes mellifères, il y a celles que l’on mentionne d’emblée : coquelicot, tournesol ou lavande. Et celles que l’on ne cite quasiment jamais : chardons, vipérine commune ou trèfle rampant. Il y a encore celles qui – si les bonnes conditions sont réunies (nature du sol, météo) – battent des records en termes de sécrétion de nectar.
Dans un ouvrage qui fait référence sur le sujet (1), Jacques Piquée s’est précisément intéressé à la question. En se basant sur divers travaux (et notamment ceux de l’Institut technique apicole), il a recensé les usines à nectar stars au fil des saisons. Dans le trio de tête, sur la première marche du podium, nous trouvons, en mai, le faux acacia (robinier), avec une production à l’hectare estimée à plus de 500 kg de nectar par an (et jusqu’à 1 700 kg selon certains chercheurs russes).
Tilleul et épilobe
Avec plus de 500 kg et jusqu’à 1 000 kg, le tilleul (en juin) et, plus inattendus, l’épilobe à feuilles étroites (de 500 à 600 kg) ainsi que les menthes (200 à 500 kg), en juillet- août, ou encore le lierre (200 à 600 kg), en septembre- octobre, talonnent le faux acacia.
La liste n’est pas exhaustive et, pardelà les questions de productivité, elle témoigne de l’importance qu’il y a à planter diversifié : les abeilles consomment bien d’autres fleurs que celles auxquelles on pense communément. Pour assurer la continuité alimentaire, il est essentiel de tenir compte du calendrier des floraisons. Et tout aussi essentiel de préserver certaines espèces végétales jugées de moindre intérêt apicole mais qui contribuent au bon équilibre alimentaire de nos butineuses.
Saules et phacélie
« En dehors des régions méditerranéennes, écrit Jacques Piquée, l’année apicole commence en janvier-février, avec la floraison du noisetier commun, et se termine en septembre- octobre, avec celle du lierre des bois. » Dans cet intervalle, les mois de mai à septembre ne manquent pas de plantes nectarifères.
Mais plus tôt et plus tard dans l’année, il en va différemment. Pour donner un coup de pouce aux abeilles comme au vaste peuple des petits ouvriers de la pollinisation, certaines plantes seront des plus utiles. C’est le cas de la phacélie et de la solidage verge d’or qui permettront de maintenir un stock de nectar à disposition jusque dans l’arrière- saison. De février à avril, les saules (marsault ou cendré) ainsi que l’humble pissenlit seront quant à eux parfaits pour dresser le couvert. D’autant qu’ils sont également d’excellents pollénifères. (1) Jacques Piquée est malheureusement décédé mais son ouvrage, Les plantes mellifères mois par mois, reste disponible aux éditions Ulmer (19,90 €).