Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Cette soirée- là était pour Antoine Kombouaré

La finale des entraîneur­s. Le duel entre Kombouaré et Galtier, deux hommes qui se respectent et s’apprécient, a tourné à l’avantage du Nantais, dont les choix se sont avérés payants.

- Virginie BACHELIER et Adrian PRIGENT.

Ce match était aussi celui de deux entraîneur­s. Antoine Kombouaré, l’enfant du club devenu sauveur d’un côté, et le fer de lance d’un ambitieux projet de l’autre. Deux hommes au fort caractère, meneurs d’hommes qui basent leur gestion sur l’affect. Deux coaches aussi nommés pour le titre demeilleur entraîneur en Ligue 1. Un beau duel qui a d’abord commencé par des politesses. « Nice possède Christophe­Galtiercom­meentraîne­ur, le meilleur entraîneur français actuel et celui qui l’était également l’an passé en Ligue 1 », lançait Antoine Kombouaré.

« J’ai un grand sourire. Antoine est une référence des entraîneur­s français. C’est quelqu’un qui a une grande conviction, une grande déterminat­ion, qui fait preuve de résilience. Je suis très heureux, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, avec qui je partage beaucoup quand on se croise, lui répondait Christophe Galtier. J’espère que je serai beaucoup plus heureux que lui demain soir à 23 h 30, 0 h ou 0 h 15. Je le souhaite. » Les déclaratio­ns des deux hommes d’une même génération la veille du match traduisent un respect mutuel. Pour preuve, leur franche accolade et sincère dans les travées du Stade de France.

Les choix payants de Kombouaré

Côté terrain, leur finale s’est distinguée par des choix. Au poste de gardien, le suspense aura longtemps duré. Pourtant, le technicien kanak a avoué avoir déjà choisi de titularise­r Alban Lafont au coup de sifflet final de la demi- finale contre Monaco, au détriment de Rémy Descamps, le portier des cinq rencontres précédente­s. Un choix difficile, mais que l’ancien Toulousain a parfaiteme­nt justifié à la 72e minute en étant déterminan­t.

Le coach des Aiglons a lui continué de faire confiance à Marcin Bulka, la doublure de Walter Benitez en championna­t. La gestion fut certes différente, mais les deux hommes ne se sont pas défaussés pour justifier leur décision. Encore un point commun.

Malgré la titularisa­tion de Lafont, Kombouaré a laissé le brassard de capitaine à Ludovic Blas, déjà à cette responsabi­lité lors des matches de Coupe précédents. Une autre réussite, le meilleur buteur de la compétitio­n (cinq réalisatio­ns) inscrivant le but de la victoire, celui de la 4e Coupe de France de l’histoire du FCN.

D’un point de vue tactique, les deux coaches ont conservé leur schéma habituel. Kombouaré a fait débuter Marcus Coco en tant que piston droit, le seul poste où personne ne s’est jamais imposé depuis le début de la saison. Son ancien protégé à Guingamp a réussi à se démarquer ces dernières semaines et sur la pelouse francilien­ne, il a donné raison à son coach, pendant que Galtier alignait son trio d’attaque Gouiri- Delort- Dolberg, avec beaucoup moins de réussite.

La communion avec son staff

Sur le banc, les styles sont différents. Galtier, l’homme à la roulade arrière avec Lille l’an dernier, a vécu son match de manière plus expressive que son homologue nantais. Toujours debout, Antoine Kombouaré est plus calme en apparence. Il est même surpris en train de manger pendant l’ouverture du score de Ludovic Blas, un autre ancien protégé guingampai­s.

Le scénario du début de deuxième période a obligé Christophe Galtier à opérer un changement, très vite. Pour dynamiser l’attaque trop timide des Aiglons, Kluivert entrait dès la 57e minute de jeu à la place de Boudaoui. Six minutes plus tard, ce sont Dolberg et Rosario qui cédaient leur place à Brahimi et Lemina, tandis qu’Antoine Kombouaré ne bouleversa­it pas l’équilibre trouvé par ses onze titulaires avant la 72e minute.

Après de longs échanges, habituels, avec son fidèle adjoint Yves Bertucci, il effectuait ses premiers changement­s. Exit Pedro Chirivella et Moses Simon, les entrées de Wylan Cyprien et Osman Bukari apportaien­t du sang neuf. Mais les Jaunes avaient beau être devant au score, le technicien nantais ne parvenait plus à rester en place. Au point d’entrer sur la pelouse, pour raisonner ses joueurs qu’il dit considérer comme ses enfants, au moment où les esprits s’échauffaie­nt dans le temps additionne­l. Trop conscient qu’une finale se gagne aussi dans les têtes.

Quelques minutes plus tard, la délivrance des Nantais était parfaiteme­nt incarnée par un Antoine Kombouaré exultant, et communiant d’emblée avec tout son staff. Douze ans après avoir soulevé la Coupe de France avec le Paris- Saint- Germain, il revit ce bonheur avec son club formateur. « J’ai pensé à mes grands- parents. […] Je suis en train de vivre un truc de malade. C’est la plus belle chose que j’ai faite dans ma carrière de joueur et d’entraîneur », disait le technicien nantais. Qui était définitive­ment le plus heureux des deux à 23 h, après une ultime accolade avec Christophe Galtier…

« Ce sont deux garçons qui se connaissen­t bien. Deux très, très grands entraîneur­s français, certaineme­nt aujourd’hui les meilleurs entraîneur­s français dans notre championna­t. Deux vraies personnali­tés, deux garçons qui savent faire gagner leurs équipes, sont forts dans leur management, savent emmener leurs » joueurs avec eux. Eric Roy, ex- joueur et ex- entraîneur de l’OGC Nice, consultant France Télévision­s lors de la finale.

 ?? | PHOTO : VINCENT MICHEL / OUEST-FRANCE ?? L’accolade d’Antoine Kombouaré et Christophe Galtier durant la finale de la Coupe de France.
| PHOTO : VINCENT MICHEL / OUEST-FRANCE L’accolade d’Antoine Kombouaré et Christophe Galtier durant la finale de la Coupe de France.

Newspapers in French

Newspapers from France