Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Les Brestois ont aperçu leurs limites
Bousculés tactiquement et sans solution face à une équipe alsacienne à la lutte pour jouer l’Europe, les Ti-Zefs ont constaté l’écart qui les séparait du top 10.
Le Stade Brestois face aux « gros » du championnat, l’histoire s’est répétée plusieurs fois dans la saison. Mais pas hier. Le club finistérien, qui restait sur trois victoires consécutives, a trouvé son plafond de verre. Les ingrédients n’étaient pas là pour espérer faire tomber Strasbourg, équipe à la lutte pour l’Europe.
« La différence, elle est là : eux, ils voient, ils font tourner le ballon » : Michel Der Zakarian a résumé le match de ses joueurs à sa manière. Il a constaté l’écart de niveau, celui qui empêche, encore, les Ti-Zefs de passer un cap et surtout atteindre ce top 10 tant désiré par l’entraîneur. Ils sont toujours 11es avec 48 points, à trois unités de Lille.
« Ils sont plus forts, meilleurs que nous, martèle le coach brestois. S’ils sont là- haut aujourd’hui, ça veut dire que c’est une équipe bien construite avec des joueurs d’expérience, des joueurs techniques au milieu de terrain. »
L’égalisation brestoise de Satriano annulée
Cette limite qui séparait Brestois et Strasbourgeois était d’abord concrète. Quand Steve Mounié manquait d’ouvrir le score d’entrée de jeu (2’), son ballon de la tête étant contré par son coéquipier Jean- Kévin Duverne avant d’atterrir sur la barre, Kevin Gameiro n’a pas raté. L’attaquant alsacien, s’il s’en est pris à deux fois après un premier arrêt de Marco Bizot, l’a mise au fond (72’).
La réussite, voilà ce qu’il a d’abord manqué à Brest. Comme quand, trois minutes après l’ouverture du score adverse, Martin Satriano faisait exulter le stade Francis- Le Blé d’une frappe croisée du gauche. L’égalisation était là. Mais, après validation et même trois changements côté finistérien, le but a été annulé par le corps arbitral. La faute à un hors- jeu de quelques centimètres de Steve Mounié, plus que jamais à la limite. « S’il chaussait du 43 plutôt que du 47… », glisse le capitaine Brendan Chardonnet.
Mais il manquait aussi la mainmise sur le jeu. Comme le disait « MDZ » après la rencontre, sa formation « était en souffrance, on manquait d’oxygène » en deuxième période, quand Strasbourg a accéléré la cadence avec son 3- 5-2. Le bloc brestois se retrouvait coupé en deux.
« Une des raisons pour laquelle ils sont meilleurs »
« On n’a pas existémême si onmarque ce but qui aurait pu nous permettre d’égaliser, souffle Michel Der Zakarian. Ça ne se joue vraiment pas à grand- chose. Mais ils ont eu beaucoup de situations. » Il évoque les « petits détails » qui montrent le chemin qu’il reste à parcourir : « Sur le but qu’on prend, Roni (Pierre- Gabriel) manque son centre alors qu’il peut la donner à Irvin ( Cardona). Mais il ne voit pas son déplacement. C’est une des raisons pour laquelle ils sont meilleurs que nous. »
C’est pourtant un sentiment de frustration qui régnait dans le vestiaire. Car la première demi- heure des Brestois, dans le rythme, laissait un espoir : celui de faire « un match nul sorti de derrière les fagots », comme le dit Paul Lasne. Des attentes annihilées dans le second acte par un déchet technique trop important. Ou en tout cas suffisant pour laisser la place à Strasbourg d’étaler son football.
Le Stade Brestois était en deçà et ça ne pardonne pas. Pas de quoi semer la zizanie non plus, mais assez pour se fixer des axes de progression avant la saison prochaine. Histoire de les repousser, ces limites.