Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
La Baule, leRoland- Garros de l’équitation
Jumping international de La Baule (CSIO 5*). Le Rolex Grand Prix de La Baule est l’incontestable point d’orgue du concours et vaut largement plus dans un palmarès que son importante dotation.
Sa dotation est une chose. « Et les 500 000 € en jeu cette année justifient une concurrence étrangère féroce », admet Édouard Coupérie, sélectionneur adjoint des Tuniques bleues. Mais la valeur d’un Grand Prix de La Baule dans le palmarès d’un cavalier répond, de l’avis de beaucoup, sinon tous, à une tout autre considération.
« Le sport prime sur l’argent », assène Steve Guerdat, champion olympique de Londres (2012), triple vainqueur des finales de coupe du monde indoor, champion d’Europe par équipes en titre. « Je ne viens jamais à La Baule en pensant à l’argent », assure celui qui court toujours après une victoire dans leGrand Prix du CSIO 5* baulois. « C’est un des événements les plus importants de la saison. La piste est mythique, l’ambiance fantastique grâce au public. C’est grâce à des concours comme celui de La Baule que notre sport a grandi », s’enflamme le Suisse.
Atmosphère, atmosphère !
Dernier lauréat en date, le Français Nicolas Delmotte est bien placé pour corroborer le propos de celui qui a été longtemps numéro 1 mondial. « La Baule ? C’est notre Roland- Garros à nous Français, explique- t- il. « Le CSIO de France, dans un cadre magnifique, avec un super public. Incontestablement, c’est une de mes plus belles victoires », confesse celui qui a également inscrit les Grand Prix de Dinard et Chantilly à son palmarès, la saison passée.
« L’atmosphère, ici, c’est énorme », affirme Henk Nooren, l’entraîneur néerlandais du saut d’obstacles tricolore. « Pas étonnant que ce soit un des Grands Prix les plus recherchés par beaucoup de cavaliers mondiaux. » Une ambiance précisément mise en exergue par les Belges, vainqueurs, vendredi, de la coupe des Nations. « Quel public ! Il ne soutient pas seulement les Français. Et quelle piste ! On a tous envie de revenir à La Baule », a résumé Jérôme Guéry, auteur du sans- faute décisif vendredi.
« Il règne ici une atmosphère de championnat », insiste Édouard Coupérie, l’adjoint de Nooren. « LeGrand Prix de La Baule est un majeur, comme peut l’être celui d’Aix- la- Chapelle. Sur unCV, c’est une ligne qui veut dire quelque chose », confirme le Vendéen Jean Maurice Bonneau, ex- sélectionneur des équipes de France et du Brésil. « Inscrire son nom sur le mur de la tribune RenéPasquier, c’est s’inscrire dans l’Histoire. »
Un déclencheur de talents
C’est aussi, à en croire Édouard Coupérie, se construire un avenir. « La Baule est un déclencheur », explique le lauréat du Grand Prix de La Baule en 2001. « Les chevaux qui sautent bien sur la piste du stade FrançoisAndré peuvent aller n’importe où. L’année de ma victoire, je suis allé à l’Euro avec Pro Pilot. »
Nicolas Delmotte en témoigne, lui aussi. « La Baule est une piste idéale pour la formation des jeunes chevaux. L’an passé, notre succès a été un vrai déclencheur pour Urvoso du Roch. Ce Grand Prix est tellement délicat et difficile. » Ce n’est pas l’Helvète Steve Guerdat qui contredira le Français.
Le Rolex Grand Prix de ce dimanche lui offrira- t- il l’opportunité de voir sa fidélité enfin récompensée ? « Avec les Belges venus avec leurs chevaux olympiques et des couples étrangers très expérimentés, la victoire sera dure à décrocher » pronostique Édouard Coupérie. De quoi ajouter encore à la légende !