Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Le bar resto le Nautilus largue les amarres

Avec la vente de tout ce que renferme le Nautilus, Sergio et Colette concluent la fabuleuse épopée du bar-restaurant à la déco marine de Varades. À 10 h 30, l’établissem­ent ouvre son vide-maison.

- Bertrand THOUAULT.

Florent-le-Vieil, ont franchi la Loire, pour voir si tables et chaises seraient à leur goût. « On est plutôt recyclerie. J’ai été restaurate­ur et ça fait mal au coeur, un établissem­ent qui ferme. » Tout autant à Philippe Trochon, ancien élu qui se remémore ceux des années 70-80-90. « Nous en avions une dizaine : le Petit pêcheur, l’hôtel de la Providence ou celui des Voyageurs, la Closerie, le Central, le Bouhyer… Il n’en reste plus qu’un. »

La caverne d’Ali Baba

Alors, ce jour, les habitués poussent une dernière fois la porte bleue du Nautilus. Comme Jobb, 77 ans, retraité de la Marine nationale : « J’embarque cette statuette de marinier pour mon jardin. » Puis, il y a ce caban « introuvabl­e en laine à 70 €. Vendu!»

Le piano de cuisine, les tabourets du bar et la sono ont été très vite réservés. « On tourne une page. » La vente a bien démarré, selon Mme Nautilus. Un habitué, 59 ans, Joël découvre une « jolie pendule hublot » et une lampe à huile. « Ça, c’est à Jojo. Elle a vingt-cinq ans et n’a jamais servi. La mèche est encore dans son emballage. » Car en cet endroit, chaque objet cache une petite histoire singulière. Azéo, 11 ans, est ravi d’avoir déniché une lampe. « Pas sûr que ce soit la belle d’Aladin. » Mais, c’est magique ! Un camion rouge de pompiers a « tapé dans l’oeil » de Marcel Bigeard, « comme le général ». Ce collection­neur invétéré repart avec « 300 DVD et cassettes et laissé 330 € aujourd’hui ». Reste à dénicher une petite place parmi les « 20 200 vinyles, 1 000 cendriers et autres chopes à bière » de sa caverne d’Ali Baba.

« C’est une partie de ma vie »

Par hasard, un jeune coupe varadais, Nina et Jim, la trentaine, découvre le ventre du Nautilus. « C’est tellement dommage. J’aurais bien aimé l’avoir connu ouvert, assurent-ils. Notre maison n’est pas très grande. On a besoin de s’équiper, mais pas d’entasser. » Va pour les tasses à café.

« Je ne vais pas vous dire que ça ne fait rien, prolonge le patron. Ona créé tout ça. C’est une partie de ma vie. On va laisser des traces. Ma franchise surtout et ma gueule. » Avec la fermeture, la gouaille de l’ancien maître d’hôtel de l’escorteur d’escadre anti-sous-marin Le Vauquelin, n’a pas tari. « J’étais parti à 17 ans en mission dans la mer des Sargasses. C’était le même type de navire que le Maillé-Braizé de Nantes.

» Colette ne pourra pas emporter la fresque de Marie, Caillou, pour laquelle elle a eu « un coup de coeur ». Mais, c’est bien dans cette île mystérieus­e, grâce au Nautilus, que les amoureux ont trouvé leur Atlantide avant qu’elle ne disparaiss­e. À bord… l’ancien marin, Sergio, quitte bientôt son bathyscaph­e et verse des larmes.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Le Nautilus de Sergio et Colette met les bouts avec un vide-café-bar-restaurant, ce dimanche.
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