Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Des mini potagers pour jardiner en ville
Un potager de 2 m2, c’est suffisant pour récolter quelques fruits et légumes. La preuve avec La Pousse, rencontrée à l’Agronaute, à Nantes, samedi, lors des 48 heures de l’agriculture urbaine.
Faire pousser ce qu’on mange Non, il n’y a pas besoin d’avoir un grand jardin pour faire pousser ses fruits et ses légumes. Un petit carré de terre suffit. Un balcon, une cour pavée ou une dalle de béton, aussi. Les potagers domestiques et engagés, c’est la chouette idée de Claire Fleurance qui vient de créer « La Pousse ». L’idée : permettre à chacun de jardiner en ville, de faire pousser ce qu’il mange, même sur un petit espace.
La jeune femme sait de quoi elle parle. À Nantes, derrière la médiathèque Jacques-Demy, au Papotager, jardin collectif géré par vingtcinq familles, elle cultive le sien. 5 m2, qu’elle bichonne depuis douze ans. « 5 m2 pour une famille de quatre, comme nous, c’est super. Je récolte courgettes, haricots, tomates… »
Ce que la jeune femme met en pratique au Papotager, elle a eu envie de le proposer à plus grande échelle. « Pourquoi ne pas multiplier les petites surfaces ? Commencer à manger ce que l’on fait pousser, être autonome en légumes frais, même très partiellement, c’est mettre le doigt dans l’engrenage de la transition écologique. Même sur 2 m2 de potager sur un balcon, c’est possible et ça fait la différence. Ce n’est peut-être que 10 % du panier alimentaire d’une famille, mais c’est toujours ça qui n’est pas acheté au supermarché. »
Potager engagé
La Pousse propose donc des carrés
Des fraises et des carottes bras dessus bras dessous, des radis rigolards, des chars végétalisés, des graines semés tout le long du parcours. La végé parade organisée par Nantes ville comestible, La Sauge/L’Agronaute et la ville de Nantes, dans le cadre des 48 heures de l’agriculture urbaine n’est pas passée inaperçue ce de potager, en pleine terre ou hors sol. Avec des kits de démarrage, que Claire Fleurance apporte à domicile. Des bacs en palettes de récup de 40 cm de haut, du bois mort pour nourrir durablement, de la terre végétale enrichie, du paillage pour protéger, une structure verticale pour augmenter la surface de culture. « J’apporte tous les matériaux, explique-t-elle. Du compost de la Tricyclerie, à Nantes, du bois mort qui vient d’un jardin secret, des plants maison… » Et c’est parti !
Programme complet sur www.les48h.fr/ville/nantes.
Ce qu’on peut cultiver dans un si petit espace ? « Sur cinq lignes, on peut par exemple planter haricots verts, tomates, concombres, radis, salades. C’est serré et dense. Mais ça marche. »
S’il n’y a pas de contrainte de surface, il y a en revanche celle de l’ensoleillement. « Avec au minimum quatre heures de soleil par jour, on peut faire pousser épinards, choux, navets, petites salades, framboises. Mais il faut au moins six heures de soleil pour des légumes d’été. » Côté boulot, pas d’inquiétude : « Un potager comme celui-ci, c’est une heure de travail par semaine, peut-être deux heures au printemps. »
Retrouver la main verte
Il faut davantage de bio, de local, de nature, insiste Claire Fleurance «Ona perdu le lien avec la nature regrettet-elle. Il faut le remettre au centre de notre vie. » Et ne lui dites pas que vous n’avez pas la main verte. «Ona tous la main verte, assure-t-elle. C’est inscrit dans nos gènes On a été chasseur-cueilleur pendant des millions d’années. On a juste perdu la main. »
Elle nous aide donc à la retrouver. Elle vient domicile, donne des conseils, forme et accompagne les jardiniers amateurs pour leur apprendre à se débrouiller. Le prix ? 230 € le kit de démarrage qui comprend le potager tour fourni et quatre heures d’accompagnement. D’autres ateliers d’une heure sont possibles, selon les besoins et les demandes.
Contact : www.lapoussenantes.fr Nantes compte, cette année, vingt-cinq de ces jardins, « au plus près des gens, dans différents quartiers de la ville, précise Delphine Bonamy, adjointe à la nature en ville et aux jardins collectifs. Elles sont cultivées par des associations qui font jardiner des bénéficiaires, des habitants. On essaie de développer le participatif entre les jardiniers et les autres ». Les légumes de saison sont ensuite proposés à des fins solidaires, via des associations. L’an dernier, ces paysages nourriciers ont fourni dix-neuf tonnes de fruits et légumes.
Les écoles aussi sont de la partie : une occasion grandeur nature pour elles, de comprendre la biodiversité et de s’initier à l’art du jardinage.