Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
DThe Northman, héros viking de la vengeance
Pour le ton. Le réalisateur de The Witch et The Lighthouse revisite la mythologie viking avec bravoure et humour noir mais au fil d’un récit un peu trop distendu.
Le générique. En 2015, le film d’horreur The Witch révélait son actrice principale, Anya Taylor-Joy, et son réalisateur, Robert Eggers. Son film suivant, The Lighthouse (2019), était un délirant huis-clos fantastique en noir et blanc présenté à Cannes.
Eggers s’attaque ici au film de viking en recrutant Alexander Skarsgård (Tarzan, la série Big Little Lies) dans le rôle-titre, avec le trio Nicole Kidman, Ethan Hawke et Claes Bang (The Square) qui incarne le reste de sa sanglante famille.
Le réalisateur retrouve aussi Anya Taylor-Joy, désormais superstar mondiale grâce à la série Netflix Le Jeu de la dame. Et la chanteuse Björk y fait une apparition. Ce qui constitue un événement, puisque c’est son premier rôle depuis le controversé Dancer in the Dark (2000) de Lars von Trier, qui lui avait valu un prix d’interprétation à Cannes.
L’histoire. Aux alentours du Xe siècle, un jeune prince viking voit son père se faire massacrer par un usurpateur. Exilé, il va devenir au fil des années un guerrier féroce, retrouver l’assassin de son père, et tout mettre en oeuvre pour exercer une vengeance sanglante.
Durée. 2h17.
On aime... Le jeu avec la mythologie viking. The Northman détonne dans la production cinématographique américaine à gros budget par son ton très personnel, explorant les fantasmes virilistes autour de la mythologie viking à l’aide d’une série de fabuleuses visions mystiques désamorcées par un vrai sens de l’humour noir.
On aime moins… Son côté interminable. Dommage que l’écriture ne suive pas : truffé d’emprunts visuels et narratifs à son ancêtre Conan le barbare (1982), The Northman finit par faire traîner en longueur son récit de vengeance trop classique (le héros s’appelle d’ailleurs Amleth) pour être honnête.