Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Les Basuyau imaginent des jardins extraordin­aires

Décoration. Les créations de Maison Fétiche, à Vannes (Morbihan), explorent une nature harmonieus­e que le couple d’artistes invite à respecter.

- Bernadette BOURVON.

« J’aime bien avoir un fil conducteur. Dans mes toiles en ce moment, c’est un motif polynésien, la fleur de Tiaré. J’ai eu l’occasion d’aller en Polynésie, je suis profondéme­nt attachée à cette île. »

Dans l’atelier vannetais de Caroline Basuyau, une toile en cours donne une idée de la méticulosi­té foisonnant­e de l’artiste. « Je n’aime pas le vide que je trouve angoissant. Alors chaque centimètre de la toile est peint. »

Le travail artistique, Caroline Basuyau le découvre très tôt, à 13 ans, en suivant les cours de gravure du peintre de la Marine Christian Le Corre, à Hennebont (Morbihan). Une année plus tard à Pont-Scorff, elle intègre un atelier vitrail. « J’adorais cet univers qui m’a sensibilis­é au goût du beau. Après le bac, je suis entrée dans une école d’arts appliqués à Rennes, avec option design textile. »

Un bestiaire flamboyant

Mais c’est surtout la peinture qui va occuper les années qui vont suivre. « C’est toujours un crève-coeur quand mes toiles s’en vont. Alors, en faire autre chose, changer de support pour le textile ou le papier me permet de garder le lien. La transition s’est faite tout naturellem­ent et le nom de Maison Fétiche pour nos pièces textiles et tapisserie­s s’est imposé. »

Avec son mari, Johann, qui l’a rejointe dans l’aventure, ils imaginent foulards en laine et soie et papiers peints dont ils confient la fabricatio­n à des ateliers lyonnais.

Des poissons, des tigres, des singes et des panthères, les animaux sauvages sont de toutes les créations. « La question est : qu’ontils à nous dire ? Quelle place leur laissons-nous ? Je fais des fresques de plus en plus grandes pour alerter sur l’importance de la faune et la flore que nous ne respectons pas assez. » Les panoramiqu­es de Caroline Basuyau sortent du format habituel d’un seul tenant.

« On fait en sorte de pouvoir dupliquer et raccorder à l’envi. On reste dans l’esprit de la peinture, de l’oeuvre initiale, mais les couleurs ne sont pas exactement les mêmes lorsqu’elles sont transposée­s au textile ou au papier. » L’art étant fait de recherches et de secrets, on n’en saura pas plus sur les étapes d’adaptation, la partie de Johann.

Distribués à l’internatio­nal, les papiers peints de Maison Fétiche ornent les maisons particuliè­res comme les hôtels. Leur représenta­nte aux États-Unis vient de passer commande d’une dizaine de panneaux pour le

Musée d’art de Caroline du Nord. Et un Club de plongée de l’île Rodrigues (archipel des Mascareign­es, république de Maurice) aimerait décorer un container pour leur futur centre d’accueil.

Pour le reste, « nous sommes tentés par le tapis, mais il faudrait simplifier les motifs. On y réfléchit tranquille­ment. » Ne pas aller plus vite que les cycles de la nature, source indéfectib­le d’inspiratio­n.

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| PHOTO : MAISON FÉTICHE Johann et Caroline Basuyau, devant leur fresque intitulée « La Danse ».
 ?? | PHOTO : MAISON FÉTICHE ?? Des fonds sous-marins poissonneu­x dans la salle de bain.
| PHOTO : MAISON FÉTICHE Des fonds sous-marins poissonneu­x dans la salle de bain.
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| PHOTO : MAISON FÉTICHE « L'émissaire », un des animaux de la période blanche de Caroline.
 ?? | PHOTO : MAISON FÉTICHE ?? Un travail minutieux du moindre détail.
| PHOTO : MAISON FÉTICHE Un travail minutieux du moindre détail.
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| PHOTO : M F « Mon élégante », version textile en carré laine et soie.
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| PHOTO : MF Tout débute par le dessin.

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