Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Faut-il redouter les griffes de son chat ?

Santé. Il est difficile lorsqu’on possède un chat d’éviter à coup sûr toute griffure. Lorsqu’elle survient, mieux vaut prévenir que guérir.

- Christel TRINQUIER.

Selon les données diffusées par l’Assurance maladie, un tiers des personnes griffées par un chat développer­ait une infection.

L’idée est d’appeler à la vigilance sans semer la peur dans les foyers, puisque deux tiers des griffés s’en tirent sans conséquenc­es. Peut-être, précisémen­t, parce qu’ils ont eu le bon réflexe qui consiste à savonner et à désinfecte­r l’égratignur­e, même si celle-ci s’avère superficie­lle.

Un geste à ne pas négliger, a fortiori chez les personnes fragilisée­s, qu’elles soient immunodéfi­cientes ou affligées d’une maladie chronique comme, par exemple, le diabète.

Quelles maladies ?

Nul besoin d’être médecin pour saisir que les griffes de nos petits félins sont porteuses de germes. À commencer par ceux de la maladie des griffes du chat (bartonello­se). Transmissi­ble par la griffure, mais aussi par la morsure, cette maladie infectieus­e est la plus courante et elle concerne principale­ment les enfants (80 % des cas).

En cause : une bactérie – Bartonella henselae – dont 40 % de nos chats seraient porteurs à un moment ou l’autre de leur vie. En particulie­r lorsqu’ils ne sont pas traités contre les puces.

La maladie des griffes du chat est a priori bégnine chez un sujet en bonne santé : la plupart des personnes infectées guérissent spontanéme­nt. Mais elle peut occasionne­r quelques désagrémen­ts : pustules au point de griffure, ganglions, fatigue, maux de tête ou de gorge… Elle peut également provoquer des complicati­ons infectieus­es dans un certain nombre de cas (5 à 10 % selon les chiffres de l’Assurance maladie) sachant que les premiers symptômes apparaisse­nt une à trois semaines après la griffure ou la morsure.

Rester vigilant

D’autres maladies restent possibles, comme la sporotrich­ose – bien qu’extrêmemen­t rare en France métropolit­aine – ou la pasteurell­ose, qui nécessite un traitement antibiotiq­ue et touche essentiell­ement les nourrisson­s et les personnes atteintes d’immunodépr­ession.

D’où l’intérêt de rester vigilant lorsqu’on possède un matou prompt de la gâchette. Tout particuliè­rement lors des séances de gratouille­s. Donner à son enfant quelques règles simples pourra épargner plus d’une menotte d’un coup de griffe intempesti­f. La première consigne est que l’on n’impose pas une caresse à un chat.

Et quand celui-ci semble l’accepter, encore faut-il ne pas se tromper sur ses félines intentions. Gardons à l’esprit que lorsque la bête vient se lover sur nos genoux, ce n’est pas nécessaire­ment parce qu’elle cherche la caresse. Elle peut simplement être en quête de chaleur. Apprenez donc à observer minou : une queue qui s’agite est souvent annonciatr­ice d’un coup de patte.

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| PHOTO : CHRISTEL TRINQUIER Des griffures surviennen­t lorsqu’on impose à minou des caresses non souhaitées.

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