Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Vivement samedi !
Les Rouge et Noir ont réalisé un grand match pour conserver leurs espoirs de Coupe d’Europe. De la 2e à la 6e place, tout reste possible avant un dernier match décisif à Lille samedi prochain.
Rien ne remplace les multiplexes de fin de championnat. Surtout quand ils sont entourés d’un tel enjeu et que Rennes est impliqué. Hier, on a vu les Rouge et Noir passer de la 5e place à la 3e, pour finalement se retrouver 4e grâce à la défaite de Nice face à Lille. Mais on ne pensait pas faire ce constat après la 37e journée : ils peuvent toujours terminer 2es comme 6es. Nous voilà bien avancés…
Au moins, cela promet un ultime multiplexe encore plus fou dans six jours, et il faudra avoir le coeur bien accroché. « Ça va être une superbe dernière journée, pour nous comme pour vous », lance Bruno Genesio. Le grand soir offert par les Rennais à leur Roazhon Park n’aura donc finalement rien eu de décisif, mais il fallait bien cela pour maintenir leurs espoirs européens intacts. Il aura aussi apporté une touche historique à cette dernière de la saison à domicile avec ce fameux record de buts égalé sur une saison (80 en 1965-1966).
Ambiance de fête
Une ambiance très paradoxale où les Rouge et Noir ont fait leur au revoir, leurs adieux pour certains (une certitude pour Jonas Martin), en sortant par la grande porte. Avec un « show » d’après-match incluant un clapping auquel a participé Bruno Genesio, comme il l’avait suggéré la semaine dernière. « Ce n’est pas ce que je préfère, a souri l’intéresse, mais ça me fait plaisir car ils le méritent. » Un feu d’artifice, au propre comme au figuré, récompensant une saison qui fera date, quoi qu’il arrive.
Tout cela alors que le club va jouer l’un des matches de championnat les plus importants de son histoire à Lille. Mais il y a un temps pour tout, et pour leur match d’hier comme pour leur saison, les coéquipiers d’Hamari Traoré méritaient une fête digne de ce nom.
Et pour un grand soir, il ne suffisait pas seulement de régaler offensivement. Dans tous les secteurs du jeu, les hommes de Genesio ont sorti un match de patrons, qui a rappelé la furia de novembre contre Lyon. Si seulement ils avaient pu afficher cette solidité plus souvent lors de leurs grands rendez-vous… Autant demander si Nayef Aguerd avait pu disputer l’intégralité des matches, tant la présence du Marocain impacte ses coéquipiers. La stat la plus parlante ? Aucun tir cadré marseillais sur les buts de Gomis. Le test visuel va dans ce sens, avec des Olympiens de plus en plus résignés dans leur langage corporel au fur et à mesure de la deuxième mi-temps.
Rennes enfin pragmatique
Surtout, les Rouge et Noir ont (enfin) su être pragmatiques en acceptant de subir par moments (seulement 40 % de possession) , en imposant un véritable duel physique (14 fautes à 8) et en procédant en contres. «Onne peut pas dominer tous les matches aisément et il faut savoir parfois mettre un bloc un peu plus bas, bien défendre », concède Genesio.
Une configuration singulière pour laquelle ils ne paraissent pas taillés sur mesure, dans laquelle ils ont parfois été imprécis, mais ont marqué leurs deux buts. Avec deux moments qui viennent s’ajouter à la compilation potentielle des plus beaux mouvements collectifs cette saison.
Les deux avec Martin Terrier dans le rôle du passeur décisif, pour Benjamin Bourigeaud (12’) et Lovro Majer (35’). Pour le premier, le but des adieux avec le Roazhon Park ? S’il a rappelé plusieurs fois qu’il n’avait pas pris de décision quant à un départ cet été, le Nordiste a tout de même semblé lâcher quelques larmes lors de la sortie à la 76e, sous l’ovation.
Départ ou pas, ce n’est de toute façon pas la fin de l’aventure. Car il reste une dernière page à écrire dans moins d’une semaine. La plus importante.