Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Polémiques nauséabond­es autour de Pap Ndiaye

À peine nommé vendredi, le nouveau ministre de l’Éducation nationale fait l’objet de vives critiques de la part de personnali­tés politiques de la droite et du centre.

- Stéphane GALLOIS.

Les attaques contre le nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse cachent-elles autre chose ? La question se pose après les vifs commentair­es de certaines personnali­tés politiques de la droite et du centre dès l’annonce de la nomination de Pap Ndiaye, vendredi. L’historien, qui dirigeait, depuis un peu plus d’un an, le palais de la Porte Dorée, à Paris, et le Musée national de l’histoire de l’immigratio­n, est métis. De descendanc­e française et sénégalais­e.

Mais ce sont ses prises de position que critiquent ses détracteur­s. Ils mettent notamment en doute la capacité du ministre à défendre la laïcité. C’est le cas du député Modem JeanLouis Bourlanges interrogé par France Info. Bien que reconnaiss­ant en Pap Ndiaye « une personnali­té, un très grand universita­ire », il regrette, faisant référence à son prédécesse­ur Jean-Michel Blanquer, le passage « d’une culture exigeante en matière de laïcité à une culture politique très différente ».

Un républicai­n très engagé

À l’extrême droite, les attaques sont plus frontales. L’arrivée du nouveau ministre de l’Éducation nationale est « la dernière pierre de la déconstruc­tion de notre pays, de ses valeurs et de son avenir », a par exemple twitté Marine Le Pen, dès 17 h, vendredi. « Un choix terrifiant », a-t-elle ajouté, hier matin sur BFMTV. Plus tôt, Jordan Bardella, le président du Rassemblem­ent national (RN) avait qualifié le nouveau ministre de « militant racialiste et anti-flics ».

Pour le RN, comme pour le parti Reconquête d’Éric Zemmour, critiquer le choix de Pap Ndiaye est immédiatem­ent devenu un argument de campagne en vue des élections législativ­es du mois de juin. « Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstrui­re l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger », a twitté, à chaud, le candidat déçu à la dernière présidenti­elle.

S’exprimant le soir même au journal télévisé de TF1, la Première ministre Élisabeth Borne a dénoncé des propos caricatura­ux. « Pap Ndiaye est un républicai­n très engagé, quelqu’un qui croit aux valeurs de la République et c’est bien évidemment ce qu’il va porter en tant que ministre de l’Éducation nationale », a-t-elle assuré.

En juin 2021, le directeur du Musée de l’histoire et de l’immigratio­n avait déclaré au journal Le Monde « partager des causes comme le féminisme, la lutte pour la protection de l’environnem­ent ou l’antiracism­e ».

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| PHOTO : GONZALO FUENTES, REUTERS Pap Ndiaye après la passation de pouvoir au ministère de l’Éducation nationale, vendredi.

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