Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Entendez-vous dans la campagne…
Chaque dimanche, les journalistes de Ouest-France révèlent les bruits et chuchotements glanés au fil de leurs reportages sur les élections législatives en Loire-Atlantique.
Roi de la ruche médiatique
Il fallait le voir, ce mardi, tout sourire, sur le parvis de la gare de Nantes, se dirigeant vers le Jardin des plantes, accompagné d’une escouade de sympathisants, de candidats aux législatives, de journalistes et de photographes. Comme dans un essaim d’abeilles ouvrières travaillant pour la reine de la ruche, Mélenchon a distribué, tout au long de la journée, ce qu’il faut de petites phrases, de bons mots ou d’anecdotes dont chacun a pu faire son miel. « La République ? C’est moi », avait-il lancé un jour, lors d’une perquisition au siège de La France insoumise. Jean-Luc Mélenchon est d’abord un roi, celui de la ruche médiatique.
Fidel Méluche
Le boss de la France insoumise a d’ailleurs fait sensation à Saint-Nazaire, lorsqu’il est venu soutenir son poulain candidat Matthias Tavel. Fidèle à lui-même, Jean-Luc Mélenchon a embarqué le public conquis dans un discours fleuve. C’est simple, la place Nadia-Boulanger, on aurait dit la plaza de la Revolucion de la Havane. Avec une foule moins dense quand même. 1 200 personnes, selon un coco emballé. De quoi faire marrer un espion de Xavier Perrin, le candidat de gauche opposé à la Nupes dans la 8e circonscription qui en a compté 350. La vérité des compteurs oscillerait plutôt autour du double.
En haut de l’affiche
Auparavant, Jean-Luc Mélenchon était passé à Saint-Herblain. De quoi donner des ailes à Ségolène Amiot. Lors du rassemblement à l’école Nelson-Mandela, la candidate LFI de la Nupes, galvanisée par la présence du leader de la France insoumise, a esquissé des pas de danse sur des tubes d’Ed Sheeran. On l’imagine bien chantant Aznavour, « je m’voyais déjà en haut de l’affiche… »
Foi(e)
Elle veut mettre fin à l’élevage intensif et industriel. Et en particulier au gavage des oies et canards. Cette volonté, forte, obsède-t-elle tant Ophélie Guéguen qu’elle confond « foi » et » foie ». Toujours est-il que la candidate du Parti animaliste aux législatives dans la 3e circonscription nous a envoyé un mail qui commence par ses mots : « Ci-joint, ma profession de foie. » Un «e » de trop qui pourrait provoquer une jaunisse aux esthètes de l’orthographe.
Les aventures de Fantômette (suite)
Les oreilles de Laurent Turquois ont peut-être sifflé jeudi soir, à l’heure où la députée sortante Aude Amadou (En marche) lançait sa campagne, dans un bar du Marché d’intérêt national (Min) à Rezé. On se souvient que le maire centriste de Saint-Sébastien a vivement critiqué le peu de présence d’Aude Amadou dans la quatrième circonscription depuis 2017. La qualifiant même de Fantômette. Or, Fantômette, c’était un personnage de BD pour enfants, à partir des années 1960. Écolière brillante, Françoise Dupont menait une double vie car la nuit, elle devenait Fantômette, justicière masquée… « Fantômette, c’est une des héroïnes de mon enfance, a rappelé Zakia, attaché parlementaire d’Aude Amadou. Car ses actes de bravoure, elle les accomplit dans l’ombre. » Laurent Turquois va-t-il répondre en prenant le masque de Fantomas ?
Parachutés
Dans la famille des parachutés, je demande Laure Avot. La candidate de Génération Frexit, qui se présente dans la 5e circonscription, vit à Unverre, un village de 1 200 habitants en Eure-et-Loire. Un coin de campagne entre Le Mans et Chartres assez éloigné de la 6e métropole de France… Alors quand elle avance, parmi ses propositions, des services de proximité en santé, elle est bien en peine de dire où il en faudrait dans la 5e circonscription. On pourrait peut-être lui souffler l’idée d’une clinique qu’on appellerait Jules Verne et qui serait située à l’est de Nantes ?
Affaire de calendrier
Contestée en interne et investie in extremis par la majorité présidentielle dans la 7e circonscription, la députée sortante Modem Sandrine Josso a diffusé, vendredi 20 mai, son « attestation d’investiture ». Ce certificat date du 7 mai, deux semaines avant. Pourquoi la confirmation publique a-t-elle autant traîné ? Pendant ce temps, dans des conclusions qu’elle devait rendre le 12 mai au tribunal pour une affaire privée, son avocate a plaidé que la situation financière de sa cliente allait se « détériorer de manière imminente », en assurant qu’elle ne serait pas investie, et donc bientôt plus députée. Preuve à l’appui : la troisième vague de noms datant du 8 mai, où Sandrine Josso ne figurait pas… Elle sera finalement dans la course et son destin financier et politique se jouera en juin, dans les urnes comme dans les prétoires.
Plus fort qu’un breton…
La semaine dernière, nous nous demandions qui pouvait être plus têtu qu’un Breton. Ce qui a inspiré Gildas Perrot, concerné par cet écho, qui se demande, lui, qui pourrait être plus fort qu’un Breton ? Il a la réponse, et elle ne manque pas d’un certain humour (breton ?). « Les Bretons de la 3e circonscription de la Loire-Atlantique résistent encore et toujours au grand mouvement de concentration tricéphale autour des 3M de la présidentielle : Marine, Mélenchon, Macron. Deux partis continuent de défendre l’option d’une démocratie moins parisienne et plus proche de notre région. Gwenvaël Duret pour l’UDB (Union démocratique bretonne), avec une couleur très à gauche et Gildas Perrot, pour le Parti breton, avec une couleur centre droit. Ainsi, les électeurs sensibles à la cause régionale seront finalement les seuls à bénéficier d’un vrai choix politique. Plus fort qu’un Breton, deux Bretons ! »