Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
C Frère et soeur, où est l’amour, où est la haine ?
Pour s’interroger longtemps. Arnaud Desplechin explore de nouveau la famille. Mais, cette fois, à travers un frère et une soeur, incarnés par Melvil Poupaud et Marion Cotillard. Bouleversant.
Le générique. Arnaud Desplechin, cinéaste de 61 ans, originaire du Nord de la France, c’est Roubaix, une lumière, Un conte de Noël ou Trois souvenirs de ma jeunesse.
Plusieurs de ses films ont largement exploré la sphère familiale et ses secrets. Mais ici, il s’agit d’un frère et d’une soeur.
À cette fin, il a réuni Marion Cotillard (qui enchaîne, en ce moment, de très beaux rôles) et Melvil Poupaud. Sans oublier la merveilleuse Golshifteh Farahani qui interprète la femme du personnage de Melvil Poupaud.
Le genre. Drame familial.
L’histoire. Parfois, la relation entre frère et soeur est exceptionnelle.
Une intimité née dans l’enfance qui se poursuit toute la vie. Parfois, c’est un grand raté. C’est le cas pour Alice (Marion Cotillard) et Louis (Melvil Poupaud), l’une est actrice et l’autre est professeur-écrivain.
Pourquoi se haïssent-ils ? On le découvre par petites touches, sans jamais aller, complètement, au bout de l’explication. Les protagonistes le savent-ils eux-mêmes ? La faute aux parents ? À la vie et ses drames ? Aux caractères, la concurrence affective, les non dits ?
La durée. 1h48.
On aime… On sort de ce film plein de questions. Plein d’émotion aussi. Parce que Marion Cotillard et Melvil Poupaud sont extrêmement justes et intrigants. Parce que c’est un sujet finalement assez peu exploré au cinéma.
Parce que c’est fort et construit avec beaucoup de maîtrise. Un film qui continue à trotter dans la tête longtemps après le mot fin.
Et c’est bouleversant.
On aime moins… C’est triste. Et alors ? D’autant que la lumière parvient à percer le côté sombre pour en faire un film doré.