Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
L’OL comme au bon vieux temps
Ligue des champions féminine (finale) . FC Barcelone - Olympique Lyonnais : 1-3. En 33 minutes, l’OL a plié la finale pour s’offrir son huitième sacre européen, un an après sa saison vierge de titre.
Était-ce la chaleur - il faisait 32 °C au coup d’envoi -, la pression d’un deuxième titre de rang ou la difficulté à assumer son statut de favori ? Hier soir, le FC Barcelone a déjoué en première mi-temps contre l’OL. Et, à ce niveau-là, il faut être bon pendant 90 minutes pour s’imposer. Ce qu’ont réalisé à merveille les Lyonnaises.
Sur la pelouse de Turin, l’OL a parfaitement joué sa partition. Pourtant, il était loin d’être en terrain conquis. Si le soleil s’est chargé de chauffer l’enceinte du Juventus Stadium, celui-ci a aussi été embrasé par les 15 000 supporters catalans. Les fans barcelonais - déjà bien visibles la journée à Turin - n’ont eu de cesse d’enflammer la partie, capables de donner autant de la voix sur un tacle défensif que sur la réduction du score d’Alexia Putellas (1-3, 41’).
Le bijou d’Amandine Henry
Mais, à ce moment-là, une grande partie du match était déjà pliée. En 33 minutes, l’OL avait fait son travail pour s’offrir sa 8e couronne continentale. Un missile de 25 mètres en pleine lucarne signé Amandine Henry (0-1, 6’), une tête d’Ada Hegerberg (0-2, 23’) et une frappe de Macario dans le but vide (0-3, 33’) avaient permis aux Fenottes de s’assurer un matelas d’avance. Un scénario étrangement similaire à la finale de 2019, quand l’OL avait mené 4-0 au bout de 30 minutes contre ce même Barça.
En mettant de l’intensité dès le coup d’envoi, en exploitant à merveille les espaces offerts par une défense catalane fébrile, en ne reniant jamais son jeu, avec des transitions au sol pour repartir de derrière, Lyon a dominé son sujet. « On a traversé des moments difficiles cette saison, soulignait Sonia Bompastor,
devenue la première à remporter la C1 en tant que joueuse et entraîneuse, après le match. Le but d’Amandine (Henry) est extraordinaire. Il nous permet de prendre confiance et de prendre un ascendant psychologique sur le Barça, qui n’a pas l’habitude d’être mené. On a mis Barcelone sous pression avec un bloc très haut, en défendant en avançant. »
Si quelques frissons ont parcouru les échines des Fenottes en seconde période, comme sur ce lob de 40 mètres tenté par Patricia Guijarro qui a fracassé la barre de Christiane Endler (48’), ou cette reprise complètement manquée d’Ana-Maria Crnogorcevic devant la cage lyonnaise (83’), Barcelone n’a pas assez proposé pour enchaîner un deuxième titre de rang.
L’OL, de son côté, a regoûté à l’ivresse des soirées européennes couronnées, en célébrant largement son trophée avec ses 2 000 supporters qui ont fait le déplacement. Certes, il reste encore un titre à confirmer en D1, dimanche prochain à Paris, pour parfaire la saison. Mais, après une saison vierge de titre, le club de
Jean-Michel Aulas a démontré qu’il était toujours le patron en Europe, et qu’un cador de cette taille n’est jamais à sous-estimer. Si certains en doutaient, il faut - et faudra - encore compter sur l’OL dans l’avenir.
Victor WEULERSSE.