Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

À Quimper, c’est Julien Simon qui régale

Tour du Finistère. Une semaine après sa victoire à Grand-Champ, le puncheur de TotalÉnerg­ies a remis le calque à Quimper. Venturini et Dujardin complètent le podium.

- Jérémy PROUX. Guy JOURDREN.

Rien ne ressemble plus à une course cycliste, qu’une autre course cycliste. Le Tour du Finistère, 36e du nom, n’a pas dérogé à la règle. Cinq coureurs, sortis au 17e kilomètre, ont occupé le terrain jusqu’à l’entrée sur le circuit final à Quimper (km 146). Leur avance, contrôlée à distance par Romain Hardy (Arkéa-Samsic), n’a jamais excédé les cinq minutes et a été réduite pratiqueme­nt à néant sur une accélérati­on de Warren Barguil (Arkéa-Samsic) du côté de Locronan.

Bref, hormis d’user les organismes et de bien profiter du soleil, les premières heures dans la campagne sud finistérie­nne n’avaient pas servi à grand-chose. En arrivant à Quimper, une autre course commençait. Clément Carisey (Go Sport – Roubaix Lille Métropole) et Hugo Page (Intermarch­é – Wanty – Gobert) allumaient les premières mèches. Cyril Gautier (B&B Hotels – KTM), Mathieu Burgaudeau (TotalEnerg­ies), Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) ou Jan Bakelants (Intermarch­é – Wanty – Gobert) secouaient aussi le cocotier. Sans succès. Le peloton veillait au grain et, à l’amorce du dernier tour de circuit, c’est un sprint massif qui s’annonçait.

Bernaudeau : « De l’affectif dans ce groupe »

À deux pas du podium, Jean-René Bernaudeau esquissait déjà un sourire. Le patron de TotalÉnerg­ies avait une petite idée de l’épilogue. « Je savais que Julien serait sur le podium. Sur le Tour du Finistère, on a une seule cartouche, et Julien sait parfaiteme­nt où la mettre. »

Le Lamballais, c’est vrai, savait à quoi s’en tenir. Cette arrivée, il la connaissai­t par coeur. Déjà vainqueur de l’épreuve en 2012 et en 2019 (2e en 2014 et 2017, 3e en 2015), il a signé la passe de trois. Loin devant Clément Venturini (Ag2r-La Mondiale) et son coéquipier Sandy Dujardin. Et, avec autant de panache et de sang-froid qu’il y a une semaine à l’affaire. »

Ni Page lui-même, qui a remis ça peu avant le dernier passage sur la ligne, lâchant ses dernières forces dans Meilh Stang Vihan. « Mais j’étais seul face au vent, et j’ai vite compris », regrette celui qui sera sans doute un client, aujourd’hui encore, sur les Boucles de l’Aulne, à Châteaulin. « J’ai fait une grosse journée aujourd’hui (hier), mais demain (aujourd’hui), je pense que je vais encore attendre les coups dans le final. » C’est bien noté.

Grand-Champ sur le Grand Prix du Morbihan. « Quand tu es dans une bonne spirale, il faut savoir en profiter. Dans tous les métiers, il y a des moments de doute. Mais il ne faut rien lâcher. Le travail finit toujours par payer. C’est ce que je dis aux jeunes. »

Jean-René Bernaudeau abonde forcément dans ce sens. « Il y a de l’affectif dans ce groupe. Je suis très fier, très ému aussi. Julien est très aimé. Il faut un peu d’amour pour réussir. Comme Dujardin, Comme Grellier, Burgaudeau et beaucoup de mes gars, il y a un socle familial derrière lui. »

Une question de jambes

À 36 ans, « Juju », comme l’appellent affectivem­ent ses coéquipier­s, a aussi une belle expérience dans le peloton. « À trois kilomètres de la ligne, nous savions tous quelle roue il fallait prendre, soulignait notamment Arnaud Gérard, le directeur sportif d’Arkéa. Après, c’est une question de jambes. Mais, nous ne sommes pas déçus. Face à Julien Simon et à quelques autres, nous n’avions pas choisi l’option sprint. Nous avons encore été offensifs, c’est ce qu’il faut retenir. Et puis, on ne vivra pas tous les jours le succès du Tro Bro Leon ! »

Laurent Pichon, Warren Barguil et les protégés d’Emmanuel Hubert, auront une nouvelle chance ce dimanche sur les Boucles de l’Aulne, à Châteaulin. Idem pour Greg Van Avermaet (Ag2r-La Mondiale), bien content d’en finir (5e), hier, à Quimper. « J’avais des crampes depuis trois tours et j’ai dû gérer pour l’arrivée. Je manque de rythme, c’est normal pour une reprise. Maintenant, je vais voir à Châteaulin. » Cette fois, en guise de juge de paix, c’est le Ménez Quélerch qui attend le champion olympique et tous les autres. Qui attend aussi Julien Simon.

«Si j’attends le sprint, je pense que je peux faire troisième ou quatrième. Mais je préfère faire huitième offensif.» en étant

Warren Barguil (Arkéa-Samsic), à l’offensive dans Locronan, puis dans le final.

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| PHOTO : DANIEL SAINTHORAN­T Julien Simon a remis ça sur le Tour du Finistère.
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| PHOTO : DANIEL SAINTHORAN­T Hugo Page fut l’un des grands animateurs du final.

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