Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Novak Djokovic, favori à sa propre succession
Roland-Garros (22 mai – 5 juin). Après un début d’année difficile, le numéro 1 mondial est monté en puissance depuis un mois. Au point d’arriver dans la peau du principal prétendant à la victoire.
Éliminé au premier tour du Masters 1000 de Monte-Carlo, finaliste à l’ATP 250 de Belgrade, demi-finaliste au Masters 1000 de Madrid puis vainqueur au Masters 1000 de Rome : la saison sur terre battue de Novak Djokovic résume à elle seule sa montée en puissance.
En manque de rythme début avril, après plus d’un mois sans jouer (il n’a pas pu faire la tournée américaine, faute de vaccination au Covid-19), le numéro 1 mondial a retrouvé du coffre. Et le goût de la victoire.
« Djokovic sera meilleur à Roland-Garros »
À Rome, dernière répétition avant la grand-messe de Roland-Garros, le « Djoker » a maîtrisé son sujet. Aucun set perdu, une finale à sens unique face à un autre prétendant Porte d’Auteuil, Stefanos Tsitsipas (6-0, 7-6 [5])... Le voilà prêt à défendre son titre. « Il y a des choses qu’on peut remarquer, analyse Arnaud Clément, consultant Prime Vidéo. À Madrid, contre Alcaraz, il perd un match qui dure trois heures avec beaucoup d’intensité. Par rapport à MonteCarlo, où il est éliminé au 1er tour contre Davidovich Fokina, il est deux crans au-dessus physiquement. Dans ce match, il avait tenu pendant deux sets et puis plus rien dans le troisième… »
Et de poursuivre : « Il avait été surpris de cette défaillance de son corps. Pour lui, ça doit être rassurant. Je suis persuadé qu’il va arriver dans le timing parfait pour Roland. » Le principal intéressé l’a d’ailleurs confié, après sa victoire à Rome : « Mon niveau de forme s’est élevé depuis quelques semaines. » représente la relève avec Diane (Parry), pas loin derrière. On sait qu’elle peut très bien jouer. »
Entrée dans le top 100 mondial à 20 ans, en juillet 2021, la joueuse licenciée à Angers guette le rebond. « Je l’ai eue il y a quelques années
Avec ce succès en Italie, où il en a profité pour obtenir la 1000e victoire de sa carrière, Djokovic s’avance comme le favori, d’autant plus après les pépins physiques de Rafael Nadal. Hier, lors de sa conférence de presse d’avant tournoi, le Serbe était sur la chaise, quand j’étais capitaine en équipe de France, raconte Camille Pin, autre consultante de la chaîne. Elle a été championne du monde juniors, elle a un truc incroyable. C’est une joueuse qui sait tout faire, elle est déjà top 100 conscient de son statut : « J’essaie de croire en moi, puisque je l’ai déjà fait. Je sais ce que cela exige. En plus, quand vous avez gagné l’année d’avant, vous êtes le champion. C’est encore plus difficile. »
« J’ai trouvé Djokovic très bon à Madrid, compte tenu du manque de repères qu’il avait, estime Guy Forget, consultant Prime Vidéo et ancien directeur du tournoi parisien. Oui Alcaraz l’a battu mais je pense que dans un match en cinq sets, avec l’expérience qu’il a des tournois de deux semaines, il sera encore meilleur à Roland. »
À l’approche du deuxième Grand Chelem de la saison, « Nole » arrive surtout dans de meilleures conditions mentales. Oublié l’épisode de l’Open d’Australie, où il avait été interdit de séjour pour ne pas avoir été vacciné au Covid-19. « Il reste le numéro un mondial et a cette capacité à sortir le meilleur de lui-même dans des situations parfois complexes, estime Justine Hénin, consultante pour France Télévisions. Je crois qu’il est en train de se relever émotionnellement de ce début de saison difficile. »
De là à le voir recoller à Rafael Nadal au nombre de titres du Grand Chelem remportés (21 pour l’Espagnol, 20 pour le Serbe) ? Ce sera la question lancinante de la quinzaine.
Maxime LE LAY (avec Christophe PENOIGNON).