Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Bordeaux veut redevenir une place forte

Reportage. Bordeaux Bruges Lormont veut ramener un club en Starligue dans la cité girondine. Autour de Philippe Gardent et Jean-Paul Onillon, ils vont déjà découvrir le profession­nalisme.

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Pour que le président de la Ligue nationale de handball (LNH), Bruno Martini, se déplace pour un match de Nationale 1, c’est que quelque chose se trame. Et que dire du fait que 1 600 personnes viennent assister à la rencontre, ou que Dominique Bouziane, célèbre speaker du HBC Nantes, soit maître de cérémonie. Pour le dernier match à domicile de la saison, Bordeaux Bruges Lormont (BBL) avait vu les choses en grand.

Pendant que, à quelques kilomètres de là, les footballeu­rs des Girondins de Bordeaux actaient de plus en plus leur descente en Ligue 2, le BBL fêtait, lui, sa montée en Proligue. Après seulement un an d’existence. Mais le projet ne compte pas s’arrêter à la découverte du profession­nalisme. « Notre but est de monter en Starligue d’ici à quatre ans », prévient Jean-Paul Onillon, à la tête du projet.

La start-up du handball

Ancien président de Paris, il était impliqué dans la vente du club aux Qataris. Dix ans après, il entend mener à terme une autre réussite, dans la cité girondine. Et encore, il aurait pu y arriver plus tôt. « L’histoire avec Bruges Lormont a démarré avant le Covid. La LNH avait la volonté de passer à 16 clubs en Starligue et d’offrir deux wild-cards à des villes comme Lyon ou Bordeaux. Avec mon passé, on m’avait sollicité à ce moment-là. Au final, les deux clubs de Proligue les mieux classés sont montés. »

Et le chef d’entreprise, dans le civil, est retourné à ses activités jusqu’en mai 2021. À cette date, tout s’est accéléré. « On est reparti en créant la structure profession­nelle. On a monté un budget, etc. On est vraiment la start-up du handball (rires) .»

Une jeune pousse qui s’est appuyée sur des compétence­s et un réseau. Onillon a donc fait appel à l’ancien Barjot, Philippe Gardent, ancien entraîneur de Chambéry, du PSG et de Toulouse, pour la partie sportive, et de l’ancien internatio­nal Frédéric Dole, reconverti dans le marketing pour l’aspect commercial. «Ila fallu que des gens viennent de l’extérieur pour qu’un projet se monte ici, savoure Jérôme Fernandez, natif de Bordeaux et qui a fait ses classes dans la ville. Je suis très content pour eux, car je pense que Philippe a toutes les compétence­s pour amener le club au plus haut niveau. Maintenant, c’est une question de temps et de travail. »

Le tout avec la volonté de fédérer autour d’eux les très nombreux clubs du bassin. « Au départ, ça n’a pas été facile. Il y a une entité qui s’appelle les Girondins de Bordeaux, qui étaient, il y a trente ans, en D1 (vainqueur de la Coupe de France 1990) et après, il y a une multitude de clubs entre la N1 et la N3, détaille Gardent. On a donc voulu leur faire comprendre que depuis trente ans, rien ne se passait, qu’il fallait que ça change. Finalement, il y a une légitimité autour de nous qui s’est installée rapidement. »

« On nous a vus comme le Qatar de la N1 »

Sportiveme­nt aussi, la légitimité s’est très vite installée. Des joueurs bien implantés en D2 ont décidé de suivre le projet, quitte à redescendr­e d’un échelon. « On nous a vus comme le Qatar de la N1, ironise Gardent. Mais je pense qu’avoir entraîné de bons clubs à faciliter la venue de certains joueurs. »

Et de certains partenaire­s. Après un budget à 700 000 € cette saison, le club va passer à une enveloppe comprise entre 1,2 et 1,4 million d’euros, basée sur des partenaire­s privés. «Il représente à peu près 80 %, précise Onillon. Fred, en bon ancien ailier, a su concrétise­r les passes décisives faites avec notre réseau (rires). »

Quant à la ville, si Bordeaux est plutôt silencieus­e pour le moment, le club peut compter sur les municipali­tés de Bruges et Lormont. Avec comme modèle dans sa structurat­ion, le HBC Nantes. « C’est la référence à prendre en France. Les municipali­tés de Bruges et Lormont ne représente­nt pas l’équivalent de Nantes, mais on doit s’inspirer d’eux », explique Philippe Gardent. Reste à savoir si, à terme, la réussite sera la même.

Jean-Baptiste MAÎTRE.

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| PHOTO : HANDSHOOT Philippe Gardent a rejoint Jean-Paul Onillon (en haut à gauche) dans le projet bordelais. Ils ont engagé des joueurs de D2. Et le public suit.
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