Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Gardent : « Les amateurs, ça manquait dans ma panoplie »
Philippe Gardent, 58 ans, entraîneur du BBL.
Après 39 ans au plus haut niveau en tant que joueur puis entraîneur, qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre Bordeaux ?
Deux choses. La première, c’est l’aventure humaine. Quand JeanPaul (Onillon) m’a parlé de ce projet et m’a demandé d’en être, je savais que s’il se lançait dans ce projet c’est que ça tenait la route. Et de deux, c’est quelque chose d’assez peu commun de passer 25 ans en D1 (en tant qu’entraîneur) et d’enchaîner avec de la N1 volontairement (rires). J’aime bien le peu commun. J’y suis allé sans véritablement réfléchir. Et je ne regrette pas car j’ai passé une année super enrichissante.
J’ai été confronté à des joueurs amateurs, ça manquait dans ma panoplie. Et en étant ambitieux, je me dis que peu d’entraîneurs ont été champion de France de N1, peut-être de D2 et j’ai déjà la D1 (2011 avec
Chambéry et 2013 et 2015 avec le PSG). Donc avoir les trois titres, ça peut être un clin d’oeil sympa.
Quelle a été pour vous la plus grosse différence entre la N1 et la Starligue ?
En termes d’exigence, il n’y a pas une grosse différence. C’est aussi ce que j’ai essayé d’apporter. Après, les joueurs ont des qualités un peu moindres en N1, c’est pour ça qu’ils jouent à ce niveau mais ce n’est pas grave. Il faut que le curseur, que je baisse un peu, soit atteint par les joueurs. C’est comme ça qu’on arrive à progresser. Après, sur les aspects quotidiens, c’est moins confortable, car on essaye d’économiser les joueurs.
En N1 élite, vous ne disposez que de 6 joueurs professionnels,
les autres travaillent ou sont étudiants…
Sur ça, j’ai eu un groupe super. Quand je parlais de curseur, c’est sur ces joueurs-là que j’ai dû le baisser un peu. Mais j’ai eu un investissement des mecs… Franchement chapeau. J’aimerais des fois que des joueurs de D1 soient aussi exigeants. Ceux qui bossaient faisaient leurs huit heures et venaient en transpirant à l’entraînement avec un léger retard. Moi, qui ne supporte pas les retards, là, je les ai supportés.
La N1, c’est un championnat que vous ne connaissiez pas. Comment vous êtes vous adaptez pour préparer vos matches ?
Je ne connaissais personne. À part certains anciens de D1. J’aime bien connaître ceux contre qui je joue. Après, je me suis focalisé sur le jeu de notre équipe avec Benoît Peyrabout (entraîneur adjoint). Ça ne servait à rien de perdre du temps à connaître les adversaires, donc on s’est concentré sur nous.
Recueilli par J-B. M.