Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

L’objectif est de scolariser tous les jeunes Ukrainiens

- F. P.

Le drapeau ukrainien jaune et bleu flotte sur la page d’accueil du site de certaines académies. Dans toutes, la mention « Accueil des élèves arrivant d’Ukraine dans l’Académie » figure en bonne place, suivie, parfois en cyrillique, d’informatio­ns sur les démarches à effectuer pour s’inscrire, la correspond­ance des niveaux d’enseigneme­nt… Des documents et vidéos sont aussi à la dispositio­n des enseignant­s afin qu’ils sachent accueillir les enfants traumatisé­s par la guerre.

Très tôt, la France a mis en place un dispositif pour scolariser les jeunes réfugiés, avec pour objectif de ne laisser personne à la porte. Une cellule Ukraine a été installée à Paris, au ministère de l’Éducation nationale et chaque rectorat possède la sienne. « Les Ukrainiens ne correspond­ent pas aux élèves allophones que nous accueillon­s habituelle­ment, constate

Hervé Coindet, directeur de cabinet du recteur de l’académie de Nantes. Ils étaient scolarisés, il y a peu, dans un système performant et ont vocation à le retrouver dès que possible.

Le but est de leur apporter un lieu de scolarisat­ion autant que de socialisat­ion, ainsi qu’une aide psychologi­que, car ils ont parfois subi un traumatism­e important. Des classes virtuelles peuvent aussi avoir lieu avec des enseignant­s ukrainiens. »

« Pas de perte de lien social »

La procédure d’accueil diffère donc par rapport aux autres nationalit­és. Les parents doivent inscrire leurs enfants d’âge primaire directemen­t auprès de la mairie, ou auprès du collège ou du lycée de secteur. Souvent, ils ne passent pas par les Casnav (Centres académique­s pour la scolarisat­ion des enfants allophones nouvelleme­nt arrivés) qui évaluent le niveau scolaire. Les tests ont parfois lieu directemen­t dans les écoles. « Le but est de scolariser très vite pour qu’il n’y ait pas de perte de lien social », explique-t-on à l’académie de Normandie.

Certains élèves rejoignent parfois les UPE2A, où ils peuvent apprendre le français. Parfois au détriment d’autres nationalit­és, déplorent certains fonctionna­ires. Sinon, les chefs d’établissem­ent demandent le renfort d’enseignant­s de Français langue étrangère, de professeur­s itinérants du Casnav, de personnes parlant ukrainien…

Actuelleme­nt, 16 895 Ukrainiens sont scolarisés sur tout le territoire. (766 dans l’académie de Nantes, 708 de Rennes, 750 en Normandie). Difficile de prévoir si les effectifs vont augmenter, mais sur le terrain, certains s’inquiètent pour la rentrée. Le dispositif UPE2A, qui accueille 68 000 élèves, est quasi saturé…

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| PHOTO : DAVID – STOCK.ADOBE.COM Aucun élève ukrainien ne doit rester à la porte des établissem­ents scolaires.

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