Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

« Le beau-parent n’a pas d’obligation d’amour, mais de respect »

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Béatrice Copper-Royer, psychologu­e clinicienn­e et autrice de Et la famille recomposée ? Pas facile, mais possible ! (Solar, 2019).

Le beau-parent doit-il devenir un parent de plus pour l’enfant ? Non, il ne doit pas chercher à occuper une place de père ou de mère. Il est simplement un adulte qui partage la vie d’un enfant qui n’est pas le sien. Sa nouvelle conjointe ou son nouveau conjoint n’a pas à lui déléguer sa parentalit­é. En revanche, avec le temps, le beau-parent peut tout à fait construire une relation affective avec l’enfant et y trouver une place. Ou pas.

Cela veut dire que le beau-parent doit forcément aimer l’enfant ?

Il n’y a pas d’obligation d’amour, mais de respect. L’enfant a besoin de sentir qu’il compte et qu’il existe dans ce nouveau foyer. Un jeune enfant demande de l’attention. Son beauparent doit respecter son intimité avec son parent, pour qu’il continue à se sentir aimé, protégé et rassuré.

Avec un enfant plus grand ou un adolescent, qui peut facilement s’opposer, il ne faut pas vouloir aller trop vite. Le beau-parent doit être patient et être prêt à faire des concession­s.

Comment trouver sa place ?

C’est au parent des enfants d’aider le beau-parent à la trouver. D’abord, s’il n’entretient pas de rapport correct avec son ex, si l’ex disqualifi­e le nouveau couple, les enfants auront beaucoup de mal à accepter le beauparent. Ils seront pris dans un conflit de loyauté. C’est au parent d’essayer de pacifier sa précédente relation. De son côté, le défi du beau-parent est d’accepter que les enfants ne partagent pas sa joie. Le couple qui se reforme est dans l’euphorie des

Est-ce au beau-parent d’assumer les tâches domestique­s concernant ses beaux-enfants ?

Il est objectivem­ent difficile de faire cohabiter des gens qui ne l’ont pas demandé, qui n’ont pas d’histoire commune, qui ont des éducations différente­s et des blessures du passé à digérer. C’est donc au parent de lancer une discussion claire sur la place que le beau-parent occupera auprès des enfants et sur les règles de vie sous leur toit commun. Le partage des tâches domestique­s autour des enfants doit aussi être clarifié. Ensuite, le parent explique aux enfants les règles de vie décidées par le couple. Cela permet d’éviter au beau-parent de donner lui-même des ordres, ce qui est mal vécu par les enfants, ou bien de les laisser tout faire, sous prétexte que ce ne sont pas ses enfants.

 ?? | PHOTO : EVA MAY CHAN, OUEST-FRANCE ?? Dans une famille recomposée, le beau-parent n’a pas à devenir un parent « en plus ». Sa place est délicate. débuts amoureux mais l’enfant, lui, a vu sa famille se décomposer. Au moment de la recomposit­ion, l’enfant saute rarement de joie, il est surtout nostalgiqu­e de ce qu’il a perdu. Si le beau-parent peut montrer de l’empathie pour ce que l’enfant ressent et reconnaîtr­e sa blessure, il l’aide.
| PHOTO : EVA MAY CHAN, OUEST-FRANCE Dans une famille recomposée, le beau-parent n’a pas à devenir un parent « en plus ». Sa place est délicate. débuts amoureux mais l’enfant, lui, a vu sa famille se décomposer. Au moment de la recomposit­ion, l’enfant saute rarement de joie, il est surtout nostalgiqu­e de ce qu’il a perdu. Si le beau-parent peut montrer de l’empathie pour ce que l’enfant ressent et reconnaîtr­e sa blessure, il l’aide.

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