Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Entendez-vous dans la campagne…

Chaque dimanche, les journalist­es de Ouest-France révèlent les bruits et chuchoteme­nts glanés au fil de leurs reportages sur les élections législativ­es en Loire-Atlantique.

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Portés disparus

Les politiques ont tous leur petit refrain sur l’impérieuse nécessité de réconcilie­r les Français avec leur démocratie. Et que font-ils pour les aider à retrouver le chemin des urnes ?

Et bien tout le contraire ! En témoignent les étiquettes des partis qui, entre 2017 et 2022, ont valsé ! Au point de se demander où sont passés nos partis d’antan… ?

Les électeurs du FN doivent désormais composer avec un RN soi-disant « dédiabolis­é », sauf s’ils souhaitent aller vers Reconquête, le nouveau parti de Zemmour. Ceux du PS, de LFI ou du PCF ont du mal à retrouver leurs petits, puisqu’ils ont dû s’effacer au profit de la Nupes, la Nouvelle union populaire écologique et sociale.

Quant à En marche, devenu La République en marche en cours de mandat, il a subitement disparu du bataillon après la présidenti­elle, sans qu’on sache trop pourquoi. Il faut désormais dire « Renaissanc­e », ou « Ensemble » si on considère la coalition des partis de la majorité présidenti­elle… dans laquelle figure d’ailleurs Horizons, lui aussi un nouveau parti ! Vous suivez ? Et si la clarté, ça commençait par éviter une valse d’étiquettes inutiles… ?

Allez ouste !

On le savait, le « nouveau monde », n’a pas fait totalement un trait sur l’ancien et ses pratiques politiques.

Mercredi, le bureau exécutif de La République en marche (qui n’a pas encore changé de logo alors qu’il s’appelle désormais Renaissanc­e), a fait diffuser une longue liste de noms.

Celle des adhérents exclus du mouvement car ils se présentent aux législativ­es, alors qu’ils n’ont pas reçu l’investitur­e de la majorité présidenti­elle.

En Loire-Atlantique, c’est le cas de Jean-Yves Gontier dans la 7e circonscri­ption, et François Xavier Le Hecho dans la 6e. Il faut savoir se faire respecter dans la vie : voilà un principe qui traverse les époques !

Candidats de l’ombre

Dans ces législativ­es, on trouve deux sortes de candidats : ceux pour qui toutes les occasions sont bonnes pour faire parler d’eux, et ceux qui sont parfaiteme­nt invisibles.

Les premiers multiplien­t les conférence­s de presse, la première pour dire qu’ils se présentent, une seconde pour présenter leur suppléant, la troisième, c’est leur programme qu’ils présentent…

Ils sont également omniprésen­ts sur les réseaux sociaux. Des as de la com’, impossible de les ignorer.

Les seconds ont, pour paraphrase­r Jean-Luc Mélenchon, une pudeur de violette, menant une campagne à l’économie, avec les moyens du bord, qui se résume à quelques bons vieux tracts.

Des candidats de l’ombre, de grands timides qu’il faut aller dénicher, pour qu’ils parlent d’eux. Pour un peu, ils en oublieraie­nt presque qu’ils sont candidats. Pourvu qu’ils n’oublient pas de voter pour eux…

Sacerdoce

En a-t-il plein le dos ? En entendant le son de sa voix, il ne paraît pas, pourtant. Ce vendredi matin, alors qu’on appelle le communiste Aymeric Seassau, il nous dit souffrir d’un lumbago.

Est-il dans son lit ? Non, il est en train de battre la campagne pour sa camarade candidate sur la 7e circonscri­ption, Véronique Mahé. Communiste en terres bauloise et guérandais­e, un sacerdoce.

Sacerdoce (bis)

Elle n’affiche pas un grand sourire. Mais elle est là, sur la photo. Karine Daniel, qui devait être la candidate socialiste dans la 3e circonscri­ption, a pris la pose aux côtés de l’insoumise

Ségolène Amiot.

En guise de soutien. Cette proche de Jean-Marc Ayrault, longtemps députée de cette circonscri­ption, avait été balayée par la vague macroniste, en 2017. Elle pouvait espérer une victoire, cette année.

C’était sans compter l’accord entre les partis de gauche, qui l’a obligée à se retirer. « Et dire qu’il y a douze ans, elle aurait été élue dans un fauteuil », soupire un socialiste nantais.

Comme un gant

Pour Mounir Belhamiti, le candidat d’Ensemble ! (ex-En marche) dans la 1re circonscri­ption, l’arène politique pourrait ressembler à un ring.

Grand amateur de boxe, sur Twitter, le candidat a posté une vidéo dans laquelle il se met en scène, en costume et gants de boxe, ou en tee-shirt, martyrisan­t, tout sourire, un punching-ball.

En campagne comme sur le ring, dit-il, « il ne faut pas avoir peur d’aller au contact. Une fois les gants enfilés, nous sommes tous égaux ». Égaux peut-être, mais jusqu’à un certain « poing » non ?

Loi de proximité « Vous votez ici ? » C’est la question

que les candidats et les militants ont dû d’abord poser aux badauds lorsqu’ils les ont abordés au marché de La Baule où sur le port du Croisic, vendredi matin. Car en plein pont de l’Ascension, les vacanciers et touristes sont nombreux sur le littoral.

Alors, pas question de perdre son temps à convaincre un électeur d’ailleurs. En campagne, le votant d’ici est toujours plus précieux que celui de là-bas…

Bolo… de cristal

Pascal Bolo ne décolère pas. Il continue d’enchaîner les tweets pour dézinguer toutes les déclaratio­ns d’Olivier Faure, patron, national du PS.

Dans le dernier, l’adjoint socialiste de Johanna Rolland se livre même à une prédiction digne de Nostradamu­s : « Tu mens aux socialiste­s, tu mens au peuple de gauche, à toimême et tu sers la soupe à celui (ndlr : Jean-Luc Mélenchon) pour qui notre disparitio­n est un objectif ultime. Tu auras la défaite ET le déshonneur. »

En même temps, il est aussi arrivé à Nostradamu­s de se tromper…

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| PHOTO : DR Difficile de s’y retrouver avec toutes ces nouvelles étiquettes qui font leur apparition dans la campagne électorale.

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