Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Le Parc naturel régional de Brière, len

Au nord de l’estuaire de la Loire, près de Saint-Nazaire, ce joyau naturel des Pays de la Loire offre une variété d’activités pour un séjour réussi.

- Coraline BROUEZ.

7 000 hectares. Il s’agit du second marais de France après celui de la Camargue. Une configurat­ion de zones humides et de terres qui font du marais un lieu fourmillan­t de vie. Partout, oiseaux, poissons, insectes, passent, se cachent, se nourrissen­t au milieu des végétaux. Il n’est pas rare de croiser des hérons, des aigrettes, des mésanges à moustaches, des busards des roseaux ou des avocettes. C’est d’ailleurs un lieu d’étape pour de nombreux oiseaux migrateurs.

Autre atout, la richesse de la flore avec la présence de grandes roselières, de canaux, de prairies inondables et de tourbières. Ces dernières furent pendant des années une source de revenu pour les habitants du marais qui la récoltait pour la vendre. La tourbe était notamment utilisée dans le Nord de la France pour se chauffer.

Sous l’eau calme, l’or noir

Il y a 5 000 ans, lorsque la Brière fut séparée de la mer, le Brivet, dernier affluent de la Loire, rinça de ses eaux douces le fond de l’ancien golfe marin. Libérée du sel, la terre nourrie par le cours d’eau se mit à germer, laissant place à une forêt qui, depuis, s’est endormie sous l’eau du marais.

Conservés à l’abri de l’air et de l’oxygène durant 4 000 ans, les arbres de la forêt se sont nourris des sédiments de la tourbe et ont engagé une fossilisat­ion. Lorsqu’on les exhume du marais et qu’ils sont encore gorgés d’eau, leur bois est tendre et malléable. Sec, il devient dur comme la pierre et imputresci­ble. Les Briérons y ont vu un matériau résistant, apte à supporter le poids de leur toiture de chaume et l’ont utilisé comme bois de charpente. Plus tard, alors que le tourbage n’avait plus cours, on a repris l’exploratio­n du marais pour en extraire ce bois ancestral, le « morta » qui se façonne pour revivre dans un couteau, un bijou, une oeuvre d’art…

Les villages de chaumières

On dénombre pas moins de 3 000 maisons en toit de chaume, nichées sur les îles qui façonnent le marais et qui constitue les différents villages. Comme sur la pittoresqu­e île de Fédrun, reliée à la terre ferme par un seul et unique accès. Ces villages, souvent restaurés, ont vu leur population partir vers les grandes villes, notamment au XXe siècle pour trouver du travail ailleurs – notamment quand le charbon remplace la tourbe comme combustibl­e. À Nantes, d’abord, puis dans les deux chantiers navals nazairiens, contribuan­t à la réussite de la constructi­on navale locale.

Une histoire riche que les Briérons continuent de faire vivre, en faisant perdurer l’artisanat local et en préservant la nature du parc.

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Depuis l’île de Fédrun, le clocher de Saint-Joachim

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