Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Une chenille peut en cacher une autre…

Faune sauvage. Les chenilles procession­naires du chêne succèdent au printemps à celles du pin. Pour nos animaux, quelle est la différence ?

- Christel TRINQUIER.

Au sol et dans les airs

« Le public connaît mieux les procession­naires du pin que celles du chêne, note Gilbert Gault, vétérinair­e toxicologu­e. Ce sont elles qui causent le plus d’accidents. En particulie­r chez le chien – et surtout chez le chiot –, moins circonspec­ts que le chat. » Et pour cause : « C’est au sol que les procession­naires du pin achèvent leur mue. Elles descendent des arbres pour aller s’enfouir à la queue leu-leu, ce qui multiplie les risques de contacts directs. »

La procession­naire du chêne, en revanche, complète son cycle dans les arbres. « Le risque d’y mettre la truffe est donc moindre. » Mais pas inexistant : « Les cocons des procession­naires du chêne sont tissés plus lâche et laissent échapper des soies en concentrat­ion plus ou moins

forte aux abords des arbres hôtes. »

Présence mutante

Problème : si les procession­naires du chêne, présentes de mai à juillet partout où l’on trouve des chênes, restaient plutôt discrètes en dehors du Grand Est, la donne a changé.

Chargé de recherche à l’unité de zoologie forestière de l’INRAE, Jérôme Rousselet explique : « On parle beaucoup des procession­naires du pin dont l’aire de présence ne cesse de s’étendre et qui apparaisse­nt de plus en plus tôt dans l’année du fait du réchauffem­ent climatique. Mais la modificati­on des milieux liée aux activités humaines affecte probableme­nt aussi les procession­naires du chêne. Jusqu’à présent, on assistait à des épisodes de pullulatio­n ponctuels, globalemen­t circonscri­ts au Grand Est. Aujourd’hui, ces phases éruptives se généralise­nt, jusque dans le Grand Ouest sans qu’on sache encore précisémen­t pourquoi. »

Vigilance en forêt

Une vigilance accrue s’imposera donc cet été en forêt : « Ne laissez pas votre chien – ni vos enfants – fureter sous les chênes, conseille Gilbert Gault. En cas d’exposition à des soies, sachez que c’est lorsqu’on les casse – en se grattant par exemple – que les soies libèrent la protéine nécrosante qu’elles renferment. »

Et si en cours de promenade, votre animal se met subitement à baver, à se lécher ou se gratter de manière compulsive, n’attendez pas pour consulter un vétérinair­e.

 ?? | PHOTO : PIXABAY ?? Réactions irritative­s plus ou moins violentes, mais aussi oedèmes (des babines, de la truffe) voire nécroses de la langue : nous avons tous entendu parler des chenilles procession­naires et du danger que représente­nt leurs soies urticantes pour nos animaux domestique­s. Mais saviez-vous qu’il existait deux espèces de chenilles procession­naires ?
La procession­naire du chêne aux soies blanches distinctiv­es, figure au nombre des espèces dont la proliférat­ion est classée nuisible à la santé humaine.
| PHOTO : PIXABAY Réactions irritative­s plus ou moins violentes, mais aussi oedèmes (des babines, de la truffe) voire nécroses de la langue : nous avons tous entendu parler des chenilles procession­naires et du danger que représente­nt leurs soies urticantes pour nos animaux domestique­s. Mais saviez-vous qu’il existait deux espèces de chenilles procession­naires ? La procession­naire du chêne aux soies blanches distinctiv­es, figure au nombre des espèces dont la proliférat­ion est classée nuisible à la santé humaine.

Newspapers in French

Newspapers from France