Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Dix ans qu’elle incarne la candide Candice Renoir

Télévision. Cécile Bois joue, depuis 2013, la très populaire commandant­e de police sur France 2. Depuis la Corse où elle tourne un téléfilm, suite de la série, elle évoque sa carrière.

- Pascale LE GARREC.

En Corse, Cécile Bois vient d’avaler son déjeuner. On s’enquiert de sa matinée. « J’ai fait du jet-ski juste après avoir pris deux cours pour être parfaite pour les cascades ! » répond-elle dans un éclat de rire.

Dix ans que la comédienne prête son visage à Candice Renoir dans la très populaire série éponyme : une commandant­e de police ni bourrue ni grande gueule. Faux airs ingénus et réelles prédisposi­tions de gaffeuse. Genre la bonne copine. Toujours un peu dépassée par ses quatre (grands) rejetons, débordée par le boulot. Mais d’une bonne humeur à toute épreuve. Côté profession­nel, rien d’irréprocha­ble. Elle vient à bout de toutes ses enquêtes, avec ses méthodes à elle.

« L’esprit des comédies des années 1970 »

Fini le jeu du chat et de la souris. En ce mois de mai, la commandant­e et son commissair­e Antoine roucoulent sous le soleil de l’île de Beauté… Ça, c’est le pitch du téléfilm que tournent, en ce moment, Candice Renoir et toute l’équipe de la série. « Ça va être très fort en couleurs et en actions, assure la comédienne. Ça me fait penser aux comédies des années 1970, celles de Jean-Paul Rappeneau (Le sauvage), de Francis Veber (La chèvre) ou de Gérard Oury (La grande vadrouille, Les aventures de Rabbi Jacob). Le maître-mot, c’est la légèreté ! »

Il y a encore un mois, les inconditio­nnels de Candice Renoir étaient au bord du désespoir : la production avait prévenu, dès l’été 2021, de l’arrêt de la série après la dixième saison. Seule consolatio­n : la promesse de quelques téléfilms « événements » mettant en scène leur commandant­e préférée (comme celui tourné actuelleme­nt en Corse). Or, il y a une dizaine de jours, revirement à 180 °C de France Télévision­s : le jour de notre échange avec l’actrice, la chaîne annonce qu’une onzième saison serait finalement dans les tuyaux.

Joie des fans. Du côté de Cécile Bois, comme une légère perplexité : « Ça a changé du jour au lendemain. Alors, on va éviter le sujet au cas où ça changerait encore… » L’actrice, que les tournages expédient sept mois par an à Sète depuis 2012, poursuit en racontant que ses deux filles de 11 et 13 ans sont ravies à l’idée de profiter davantage d’elle. Comme si la comédienne ne croyait pas encore tout à fait à cette onzième saison.

Et elle, justement, de quoi a-t-elle vraiment envie ? D’abord, d’une pause, « d’une grande respiratio­n, souffle-t-elle. Candice, c’est un personnage auquel je suis très attaché, qui m’a beaucoup donné et à qui j’ai aussi beaucoup donné. Parce que j’ai un véritable amour pour elle, j’y vais, mais à condition qu’on puisse retrouver la même gourmandis­e. »

Cécile Bois a démarré sa carrière au cinéma, dans Promenade d’été de René Ferret (1992) et Germinal de Claude Berri (1993). Le rôle de Candice, elle le décroche au sortir de sa deuxième grossesse quand, en plein casting, elle plonge dans son sac à main, le vide, éparpillan­t couches et petits pots pour bébé, pour dégotter son portable et répondre à un coup de fil…

Pour l’actrice, la recette du succès de la série (diffusée dans quatreving­ts pays) tient de l’évidence : « Ben, c’est l’histoire d’amour de Candice avec Antoine, bien sûr ! » Un côté fleur bleue qui lui plaît. « Depuis le confinemen­t, les jeunes oublient d’aller au théâtre, se désole celle qui a incarné sur les planches l’Angélique, marquise des anges de Robert Hossein (1995). Ils vont devoir s’adapter à un monde extrêmemen­t anxiogène, violent, acerbe. Alors, j’aime qu’ils gardent le coeur tendre, qu’ils apprécient les histoires d’amour parce que, dans la romance, il y a toujours un espoir. »

Inquiète pour l’avenir de la culture

Sans être « abattue », elle confie être « inquiète pour l’avenir de la culture », observant des conditions de tournage qui se sont largement dégradées. « J’ai l’impression que chaque personne qui construit une oeuvre télévisuel­le, cinématogr­aphique ou théâtrale se trouve aujourd’hui face à de grosses difficulté­s. » En colère contre le sensationn­alisme « qui conditionn­e et nourrit les gens à la peur », contre les injustices, la comédienne veut « rester positive », en s’engageant auprès de petites structures : Animaux sans foyer, dans l’Essonne ; le Centre d’éducation conductive du Gard, une structure innovante qui accueille « des enfants avec un handicap neurologiq­ue très lourd ». « Cette associatio­n n’a aucune aide de l’État, ils sont à bout de souffle. Je suis partie au créneau pour les aider à trouver des fonds, mais malheureus­ement, ils n’ont pas été entendus. »

Après Gloria, diffusé l’année dernière, on retrouvera Cécile Bois dans les mini-séries Les Gouttes de Dieu et Addict. « Ceux qui ne voient que Candice en moi sont ceux qui ne me connaissen­t pas… »

France 2, 3 et 10 juin, 21 h 10.

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| PHOTO : FABIEN MALOT, FTV Cécile Bois : « Dans la romance, il y a toujours un espoir. »

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