Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Alexander Skhurinski­y, version renaissanc­e

- Ch. D.

On l’avait croisé récemment sur le parking de la H Arena, il venait d’y garer son gros 4x4 immatricul­é en Russie avant de passer entre les mains du kiné. Dans un Français déjà bien maîtrisé, lui qui prend des cours via Skype avec un professeur basé en Ukraine, ça ne s’invente pas, nous avait confié son envie de passer rapidement à autre chose. « Vivement que cette saison de m... se termine!»

Sacha le pince-sans-rire

Vendredi soir, les mots sonnaient différemme­nt. Alexander Skhurinski­y (27 ans) a inscrit ses deux premiers buts avec le HBC Nantes, tout d’abord en mystifiant le capitaine du MHB et de l’équipe de France, Valentin Porte, puis en s’offrant une roucoulett­e de toute beauté qui a laissé pantois Marin Sego. Il n’est pas forcément resté longtemps sur le parquet de Bougnol mais il est venu soulager Thibaud Briet en attaque et a laissé entrevoir des lendemains plus enjoués.

D’opération en rechutes, Alexander Skhurinski­y revient de loin. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou, lors d’une rencontre de Ligue des champions avec le Meshkov Brest, le 1er avril 2021, le Russe avait eu le droit jusqu’ici à une feuille de match contre Dunkerque et un retour avorté contre Aix en Coupe de France. « C’est comme si quelque chose était sorti de moi lorsque j’ai inscrit ce premier but. En revenant vers le banc, j’ai pensé à toutes les galères que j’ai vécues. Je me suis dit, tout ça, c’est fini ! »

Il en a passé du temps en compagnie des kinés, Adrien Couty et Valentin Hulin. « Notre petite histoire a commencé au lendemain de sa blessure, via Messenger, avant que l’on passe au réel, se souvient le premier. Sacha, c’est quelqu’un d’assez surprenant, un pince-sans-rire, toujours très souriant. Il faut aller gratter un peu, mais s’il est en confiance, il s’ouvre. On a traversé les épreuves dans l’humour. On a tout de suite essayé de relativise­r. »

Alexander Skhurinski­y en parle comme la saison la plus dure de son existence. À la blessure est venu s’ajouter le conflit armé entre son pays et l’Ukraine d’où est issue son épouse. La politique, il a prévenu qu’il n’aborderait pas d’entrée. Un choix qui se respecte. « J’ai trouvé du réconfort dans la famille, auprès de mon père, de ma mère, de ma femme et depuis peu de mon fils, Leonid. Je remercie les kinés, le préparateu­r physique, le groupe dans son entier. Ils ont toujours été là pour me soutenir et faciliter mon intégratio­n. »

Avec le Meshkov Brest, l’arrière gauche était déjà venu à Montpellie­r mais ne s’était encore jamais imposé à Bougnol. « Je suis content du résultat et de ce que ça va entraîner. » Sacha devrait retrouver la Ligue des champions où il s’est fait remarquer. « Je ne suis pas au top de ma forme. Pour l’instant, c’est du 70 %. »

Le classement

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Alexander Skhurinski­y.

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