Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Une journée de fou, un sprint de Capiot au bout

Boucles de la Mayenne. Amaury Capiot a remporté au sprint une troisième étape qui fut tout sauf tranquille. Thomas et Cofidis ont dû batailler pour sauver leur maillot jaune.

- Dominique FAURIE.

Cela aurait pu être une étape à musarder sous les premiers rayons de soleil des Boucles. À baguenaude­r au fil de la Mayenne, derrière une échappée fleuve. Que nenni. Les 188 km se sont déroulés à bloc, à 45,7 km/h de moyenne, entre coups tactiques, coups de force, coup de Jarnac, et coups de reins, pour finir, dans un Jardin du bout du monde en rien paisible.

Le coup tactique, ce fut celui des AG2R-Citroën, musclant la première heure de course vers la bonificati­on que convoitait Cosnefroy pour se rapprocher au général. Les coups de force, ce furent ceux d’un peloton ne laissant personne prendre la clé des champs au milieu des prairies. Aucune échappée, rien, nada, jusqu’au km 100. Pas parce qu’on transhumai­t, au lendemain des longues montées des Avaloirs, mais parce qu’on ne transigeai­t pas…

« Tout le monde voulait notre peau »

Et puis, à Saint-Denis-d’Anjou, terroir de vignes, enfin un effort qui ne fut pas vain. Un coup de Jarnac, même, pour porter huit hommes à l’avant. Dont trois placés à 23 secondes au général seulement : Turgis (TotalEnerg­ies), Van Avermaet (AG2R-Citroën) et Ferasse (B & B Hôtels-KTM). Ils menèrent la danse du km 100 au km 187, jusqu’au bout, ou presque. Avec jusqu’à 1’50 d’avance, et des heures de doute vécues par les Cofidis de Benjamin Thomas : « Ça a été une course folle, commente le maillot jaune. Tout le monde voulait notre peau… Mais on a tenu la baraque à six. »

Parce que Coquard limitait à la seconde le bonus glané par Cosnefroy dans l’opération bonificati­on des AG2R. Parce que les troupes de Guiberteau roulèrent, puis trouvèrent des alliés, pour rouler derrière les huit, et faire fondre petit à petit l’écart. «Çaa été fou et débridé, dit le directeur sportif. On voulait un coup qui ne soit pas dangereux, et c’est parti avec des costauds qui n’étaient pas loin au général. Mais on a assumé vaille que vaille, et eu l’aide d’équipes piégées. »

Groupama-FDJ a délégué du monde. Comme Bingoal Pauwels, pour Tizza, 6e du général, ou Caja Rural. Le compte à rebours s’égraina. 36 secondes à 20 km du but, 13 à 10 bornes, avant de recoller aux 300 m. Au final, pas de gain majeur, et même beaucoup d’efforts non payés pour AG2R-Citroën, qui vit Cosnefroy chuter à 55 km de l’arrivée. « En mettant Greg (Van Avermaet) dans l’échappée tout se présentait très bien, analysa Cyril Dessel, le directeur sportif. On avait en plus réussi à gratter une seconde de bonificati­on mais la chute de Benoît l’empêche de pouvoir rivaliser avec les meilleurs à la fin. Il est bien amoché au coude et à

la hanche, on va voir comment ça va évoluer. » Encore du mouvement

Autre beau lutteur déçu, Anthony Turgis : « Quand Swift et Van Avermaet y sont allés, j’ai accéléré. On a creusé l’écart, mais deux mecs ne sont pas passés pour prendre les relais. C’est à cause d’eux qu’on ne gagne pas. Après, chacun attendait que je lance le sprint. Mais j’aurais perdu, autant miser sur un retour du peloton où j’avais des coéquipier­s. »

Mais ni Simon, ni Tesson, ni Stewart ne purent en profiter. Les cartes du premier sprint furent rebattues, avec un Capiot (Arkea-Samsic) le plus rapide devant Halvrosen et Lobato. Au final, Thomas a préservé sa tunique, à la veille de l’arrivée. Mais le scénario du jour, l’étroitesse des écarts, le profil de l’étape, avec le Mont Rochard et une bonificati­on juste derrière, ne lui garantisse­nt rien. « C’est ça la Mayenne, sourit Turgis, ancien vainqueur des Boucles. L’équipe du leader sera peut-être fatiguée. La bagarre va continuer. »

« Plusieurs équipes seront intéressée­s par une course de mouvement, pointe Yvon Madiot, le directeur sportif de Groupama-FDJ. Il faudra faire bouger les choses. » Ça a déjà beaucoup tangué sous le soleil.

 ?? | PHOTO : JEAN-FRANÇOIS QUINEBÊCHE ?? L’équipe Cofidis a dû s’employer derrière l’échappée composée de Turgis, Van Avermaet ou Ferasse. Au final, les coéquipier­s de Benjamin Thomas ont recollé les morceaux.
| PHOTO : JEAN-FRANÇOIS QUINEBÊCHE L’équipe Cofidis a dû s’employer derrière l’échappée composée de Turgis, Van Avermaet ou Ferasse. Au final, les coéquipier­s de Benjamin Thomas ont recollé les morceaux.

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