Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Rôle des reins, dialyse ou greffe, rejet des greffons…
Les reins jouent un rôle essentiel d’épurateur et de régulateur de l’organisme. Ce qu’il faut savoir, avec le Pr Gilles Blancho, qui dirige l’institut de transplantation urologie-néphrologie au CHU de Nantes.
Que se passe-t-il, quand les reins ne fonctionnent plus normalement ? Lorsqu’une personne souffre d’une insuffisance rénale terminale, qui peut être causée par diverses maladies, l’épuration du sang ne se fait plus. « Les déchets que l’organisme fabrique, et qui sont évacués normalement dans les urines ou les selles, vont alors intoxiquer le sang et l’eau va s’accumuler en excès dans notre organisme », explique le Pr Gilles Blancho. En conséquence, cette atteinte rénale va provoquer de l’hypertension artérielle (ou l’aggravation d’une hypertension préexistante) et augmenter le risque de maladies et d’accidents cardiovasculaires (angine de poitrine, AVC ou infarctus du myocarde, etc.) et de nombreux autres désordres.
Dialyse ou greffe ?
Pour épurer l’organisme, « en dehors de la greffe de reins, l’alternative est la dialyse, elle va épurer le sang et
évacuer l’eau en excès. » Mais cette méthode est contraignante, fatigante. Elle impacte énormément la qualité de la vie. La transplantation d’un rein est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale. Pour le malade, elle augmente très clairement sa durée de vie. Pour la société, la dialyse coûte très cher, en moyens et en personnels.
« La greffe est une prouesse que les chirurgiens maîtrisent aujourd’hui.
Pour les enfants, c’est une priorité. En effet, l’insuffisance rénale génère des désordres, notamment sur la croissance. »
Après la greffe, pourquoi faut-il prendre des traitements anti-rejet ? Une fois la transplantation du rein réalisée, les systèmes immunitaires du corps vont le percevoir comme un corps étranger et donc vouloir l’attaquer.
« Pour éviter le rejet du greffon, le malade va devoir prendre à vie des traitements anti-rejet, de plus en plus efficaces mais avec des effets secondaires possibles. » Ces traitements visent à freiner le système de défense immunitaire, sans non plus l’affaiblir totalement. Le patient doit demeurer capable de se défendre vis-à-vis des virus.