Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

« Les pluies continues empêchent nos vaches de pâturer »

- Florence LAMBERT.

Jérémy Maillard et Xavier Ferré sont éleveurs de vaches dans le pays de Retz. La pluie a des conséquenc­es sur leurs cultures, leurs champs et

«Il leurs animaux.

pleut sans discontinu­er depuis le 17 octobre. Nous n’avons pas pu semer nos cultures d’automne, le blé et l’orge. Celles que nous avons pu semer avant, ne sont pas en bon état. Sur les 35 hectares semés en blé, il m’en reste 20. D’habitude, j’en mets 70 hectares. On a divisé les rendements par trois et les 20 hectares qui restent sont très moches. Ils me permettent juste d’acheter un peu moins de paille que prévu. Comme nous n’avons pas pu faire ces cultures d’automne, nous n’aurons pas de rentrée d’argent en juillet. Il nous faudra acheter de la paille et du blé.

Au printemps, normalemen­t, on sème principale­ment le maïs, le soja et le tournesol et puis du sorgho. On sème aussi l’orge et le blé de printemps. Mais tout est compromis, les terrains sont trop trempés. On va en planter quand même, mais on sait déjà que nous n’aurons pas de gros rendements. Nous savons qu’il continue à faire ce temps jusqu’au 10 avril.

Pour le maïs et le tournesol, on peut planter à partir du 15 avril, on pourra donc le faire. Mais si nous connaisson­s la sécheresse cet été, puis l’eau en octobre…

»Aujourd’hui, on ne peut pas ramasser l’herbe »

Actuelleme­nt, nous ne pouvons pas travailler dans nos champs. Les épandages devraient être effectués. Alors, on s’occupe de nos animaux et on tape du pied. Ce qui va se passer, c’est qu’on devrait faire en un mois et demi le travail qu’on fait habituelle­ment en trois mois. Et puis, ces pluies continues empêchent nos bêtes d’aller pâturer, elles restent à l’abri. Normalemen­t, on les sort à partir du 15 mars. Notre meilleure période de l’année, c’est quand on voit nos vaches dans les champs !

Dans nos prairies, l’herbe qu’on a semée en septembre devrait être ramassée d’ici au 10 avril pour un rendement de qualité : l’herbe offre toutes ses valeurs alimentair­es pour nos vaches laitières. Aujourd’hui, on ne peut pas ramasser l’herbe. Quand il sera possible de le faire, on aura peutêtre un meilleur rendement en quantité, mais on va perdre en qualité.

On n’a jamais vu cette période, d’octobre à avril, sans période de sec. Nos équilibres d’exploitati­on vont se trouver bouleversé­s. On a déjà écoulé les stocks de paille. J’en ai acheté 40 tonnes déjà, à 89 € la tonne.

tonne.»

Aujourd’hui, le prix est passé à 110 €-120 € la

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Jérémy Maillard et Xavier Ferré, tous les deux éleveurs.

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