Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Quel est l’intérêt des labels pour la filière pêche ?
Quel est l’intérêt des labels ? « Tout ce qui permet de valoriser la pêche durable, d’informer les gens sur la façon dont on travaille, que ce soit pour le chalut, le filet, le casier ou la ligne, est intéressant », pense Christopher Quémener, pêcheur. Une majeure partie de l’année, il pêche avec de longues lignes à bord de son petit palangrier de moins de dix mètres, le Kiosga. À partir de mi-avril, il reprend la saison du bar et du lieu.
Ses poissons sont étiquetés du pin’s « Poisson de ligne pointe de Bretagne ». L’association regroupe des ligneurs de moins de 12 mètres qui ne pêchent pas pendant la période de reproduction. Une technique douce. Le poisson se valorise d’autant mieux sur les étals.
« Besoin de savoir qu’ils achètent français »
« Un lieu de ligne, c’est 15 € le kilo, alors qu’au filet, c’est 7 € », constate Fabrice Charlot, autre pêcheur croisicais, avec son fils Lucas. Désormais installé à Concarneau (Finistère) pour prendre le poulpe qui prolifère, il revient l’été en Loire-Atlantique pour le bar.
Il a aussi apposé, à une époque, le pin’s « Criée du Croisic », qui mentionnait le nom du bateau. «Ilyaunvrai intérêt des consommateurs sur la façon dont ça a été pêché. Il est important que ce soit contrôlé ensuite. »
Au salon de l’agriculture, le patron Christopher Quémener a aimé le stand Pavillon France, qui permettait de faire connaître les produits et les métiers de la filière pêche. «Onaun déficit de communication, pense-t-il. Donc toutes ces structures ont une utilité. »
La mareyeuse Caroline Stephan travaille avec ce label depuis sa création. Il garantit un produit de la mer débarqué en France par un bateau battant pavillon français. « Tous mes produits peuvent être vendus sous ce label », dit cette entrepreneuse, qui achète principalement dans les criées du Croisic et de La Turballe et travaille avec les bateaux locaux.
Ces labels sont parfois coûteux ou dévoreurs de temps. Mais elle se dit fortement incitée par ses clients, les grandes surfaces, à leur utilisation. « C’est difficile de voir ce que cela apporte réellement, convient-elle. Mais les grandes surfaces souhaitent revaloriser leur image. Comme dans l’agriculture, les gens ont besoin de savoir qu’ils achètent français. Les autres pays n’ont pas les mêmes normes et les mêmes façons de travailler. »
Les poissons de saison
Les labels se développent à foison, pas toujours facile de s’y retrouver. Carole Stephan apprécie « Mister good fish », qui valorise le poisson de saison, en proposant un calendrier établi selon quatre critères.
État de la ressource : le poisson doit provenir de stocks en bon état, suivi par les scientifiques ; taille minimum de « première maturité sexuelle » ; saison en dehors du pic de reproduction ; statut de l’espèce. « Cela apprend aux gens à consommer de saison. Comme les fraises : même si on en trouve en hiver, ce n’est pas très bon d’en acheter en décembre!»