Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Le H va tenter de déplacer une montagne

Starligue. HBC Nantes - Paris Saint-Germain, aujourd’hui (16 h). Le deuxième contre le premier, ça fait saliver. Le H va tenter de faire tomber un PSG invaincu pour conserver son matelas sur Montpellie­r.

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Vous la sentez cette petite goutte de sueur qui vous descend le long de la colonne vertébrale, cette chaleur qui commence à vous habiter, la touffeur de la H Arena comme un vrai jour d’été, la bière ingurgitée sur le perron qui remonte déjà à une éternité, le voisin en transe qui pousse des soupirs à chaque « patate de forain » décrochée par Elohim Prandi, qui vous tape sur l’épaule en signe d’apaisement et parce qu’il vous assimile à l’un des siens après un slalom victorieux d’Aymeric Minne, qui beugle dans vos tympans quand Thibaud Briet lui fait signe de se rebeller ou quand Théo Monar appelle au ralliement. Vous l’imaginez ce dimanche étourdissa­nt, avec la boule à facette et les jeux de lumière pour la dernière danse de Nikola Karabatic sous la voûte de la H Arena.

Il va falloir les avoir bien accrochées, ça va souquer comme sur un pavé de Paris-Roubaix. Le HBC Nantes revient à ses premiers amours. Fini la doudoune, la soirée d’hiver et le hall XXL de la Beaujoire avant l’apparition du Père Noël. Le HBC Nantes n’avait plus reçu le Paris Saint-Germain dans son antre habituel depuis février 2020. À l’époque, Nicolas Tournat n’avait pas migré en Pologne, David Balaguer n’évoluait pas chez l’ennemi, Aymeric Minne s’habituait tout juste aux commandes du camion et Thibaud Briet avait tout d’un poupon. N’empêche, c’est le dernier point pris au PSG en championna­t (27-27).

Conjuguer intensité et lucidité

Depuis, Valero Rivera et ses partenaire­s ont toujours mordu la poussière : sept défaites, souvent rageantes pour ne pas dire injustes, jamais des déculottée­s. « Ces un, deux ou trois buts qui nous ont manqué sont liés à la gestion de certains ballons dans des moments importants, est persuadé Grégory Cojean. Cette équipe parisienne a emmagasiné une forme de force collective. On sent qu’ils sont très difficiles à perturber. Rappelez-vous le match aller. Ils ont réussi à se rééquilibr­er, à combler un écart de sept buts. Ils ont cette capacité à rester dans les matches, cette confiance à se dire : on peut revenir de toutes les situations. Et puis, ils ont des joueurs exceptionn­els. Aujourd’hui, on a un Prandi qui marche sur l’eau ! » L’arrière gauche du PSG et de l’équipe de France semble effectivem­ent plus qu’un finisseur. « Il est au début des actions, dans la création, dans le jeu au pivot… C’est peut-être pour cette raison que l’on voit un peu moins Luc Steins percuter et scorer mais je sais aussi que tout ça peut vite se rééquilibr­er. Steins a une vraie intelligen­ce de jeu, cette capacité dans le match à sentir les rapports de force et où il faut jouer. On a également le meilleur pivot du championna­t (Syprzak) et je ne parle pas des frères Karabatic qui amènent une expérience, une assurance en attaque et en défense. Donc, forcément, quand tous ces joueurs de talent se mettent au service du collectif, ça donne une équipe difficile à bouger!»

Vouloir infliger sa première défaite de la saison au Paris Saint-Germain sur la scène hexagonale - non pas pour donner encore un semblant d’intérêt au championna­t et éviter de sacré officieuse­ment le PSG qui posséderai­t sept points d’avance en cas de succès mais plutôt pour conserver trois points d’avance sur Montpellie­r impose de jouer à la perfection. «Il faut être juste tactiqueme­nt, savoir mettre de l’intensité tout en gardant une forme de lucidité, réussir à les perturber notamment par une forme d’agressivit­é défensive, ne pas trop se fatiguer sur l’aspect offensif. »

Grégory Cojean n’en a pas fini avec sa liste de voeux. « Pour battre Paris, il va falloir que certains rapports de force nous soient favorables. La

«On a disposé d’une semaine complète pour se préparer mais y a-t-il un bon moment pour les jouer ? En fait, c’est toujours le bon moment car c’est la rencontre disputer.» que tu rêves de

Valero Rivera, ailier gauche et capitaine du HBCN

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| PHOTO : JEROME FOUQUET/OUEST-FRANCE Thibaud Briet et ses coéquipier­s avaient joué juste durant quarante minutes au match aller avant de vouloir répondre par une forme d’engagement qui leur avait fait perdre de la lucidité.

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