Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
Matteo Fadhuile trace sa route dans l’ombre du grand-frère
Pas facile de tracer sa route quand on est le plus souvent associé à son demi-frère. Mais Matteo Fadhuile, à 21 ans, assure qu’être ramené à Elohim Prandi, né de la même mère, Mézuela Servier, ne le dérange pas : « Je trace ma route, chacun à son rythme. Bien sûr que je regarde ce qu’il fait et que je suis fier, mais on a un jeu complètement différent. »
« Je voulais marquer plus de buts que lui »
Après avoir bourlingué entre le HBC Nantes et Saran, Fadhuile semble s’épanouir depuis deux ans à Tremblay, actuel leader de Proligue. Tout en gardant un oeil attentif sur les performances de son aîné, qui vient de célébrer son premier titre avec l’équipe de France à l’Euro en janvier.
« Pour moi, c’est plus un truc médiatique, mais j’ai l’impression qu’il a changé de statut depuis au moins un an. Il est devenu un des cadres du PSG », confie l’ancien pensionnaire du centre de formation du HBCN.
Au quotidien, en revanche, Elohim Prandi reste fidèle à lui-même : «Jele trouve très terre à terre, presque en mission. On sent que pour lui, ce premier titre, ce n’est pas un aboutissement. »
Un trait de caractère que Prandi et Fadhuile ont hérité de leur mère, ancienne demi-centre de l’équipe de France. « C’est une éternelle insatisfaite, très exigeante. Pour elle, on est encore loin d’être arrivé, même si le handball est devenu notre métier. Et je pense que ce n’est pas pour rien qu’on est pareil », rigole le demi-centre à la chevelure impressionnante.
Il y a deux saisons, les deux prodiges s’étaient fait face le temps d’une soirée, quand Saran, où jouait alors Matteo, avait affronté Paris. « Il y avait un vrai match dans le match, j’avais demandé au coach de revenir sur le terrain pour mettre plus de buts que lui », rigole le plus jeune.
Jouer ensemble, en revanche, reste pour l’instant de l’ordre du « rêve ». Mais dans la famille, les rêves deviennent souvent réalité.