Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)
À Moison-la-Rivière, « un camp de sinistre mémoire »
Près de 200 personnes se sont réunies au lieu-dit La Forge, hier, à Moisdon-la-Rivière, pour y commémorer l’internement des Tziganes et Républicains espagnols entre 1939 et 1942.
« Cette histoire doit sortir de l’oubli, car elle fait partie de notre histoire nationale. » Marc Makhlouf, le souspréfet de Châteaubriant-Ancenis a fermé le ban, hier, de la cérémonie de commémoration de l’internement des Tziganes et des Républicains espagnols à Moisdon-la-Rivière. Avant lui, le maire de la commune, Patrick Galivel, avait évoqué « un camp de sinistre mémoire ».
« Faire mémoire »
Une stèle signale le camp d’internement de La Forge depuis le 27 avril 2019. « Quel silence, tonne Christophe Sauvé. En cinq ans, très peu sont venus ici », déplore le secrétaire général de l’association départementale des gens du voyage citoyens. Il appelle à « faire mémoire de tous ceux que l’on a entassés ici. Jusqu’à la mort pour certains ».
À la tribune, le représentant des gens du voyage invite les pouvoirs publics et les associations à faire connaître « cette histoire de Français qui ont interné d’autres Français » d’avril 1940 à 1942. Il saisit l’opportunité de dénoncer la politique « des terrains de relégations » et la discrimination qui persiste à l’encontre des voyageurs
Avant l’internement des Tziganes, le camp de La Forge avait été ouvert, le 27 mai 1939, pour y enfermer des étrangers dans un climat politique alors délétère. Jusqu’à 875 Républicains espagnols en ont fait la douloureuse expérience avant d’être reconduits à la frontière et livrés au régime dictatorial de Franco.
À la suite des prises de paroles, des gerbes de fleurs ont été déposées. Sur la stèle, reposent 567 roses blanches en hommage aux 567 familles internées à Moisdon-laRivière.