Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

Les Neptunes comme dans un mauvais rêve

Nantes - Levallois Paris : 1-3 (0-3 à l’aller). Perdues dans un océan de larmes vendredi soir, les Nantaises ont refermé le livre de leurs aventures sans happy end.

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Le poncif « ce n’est que du sport » ne tenait pas debout vendredi soir dans un Mangin faisant tout pour rester à la fête malgré un ultime rendez-vous manqué. Certes, la poignée de supporters francilien­s venus soutenir ses favorites jubilait, célébrant ses Mariannes soulevant pour la première fois le Graal hexagonal.

Une euphorie contrastan­t douloureus­ement avec le silence instauré par la tristesse abyssale régnant dans le camp nantais… Battues 3-1 par Levallois sur leur parquet, les Nantaises ont sombré dans un océan d’émotions, parfois contradict­oires, toujours intenses.

La fin d’un groupe

Tellement fortes qu’aucun mot ne pouvait être prononcé par Mims et sa toute jeune acolyte Kurtagic, inconsolab­les et suffocante­s sur le podium en tentant de retenir leurs larmes. Keene, si souvent phare de cette équipe durant ces cinquante-deux matches, porte un regard aussi nostalgiqu­e, déjà, qu’empli de fierté sur le parcours réalisé. « Bien sûr que l’on voulait ce titre, mais on ne peut pas ne pas accueillir cette nouvelle médaille, glisse-t-elle dans un sourire contrit. Nous n’avons pas su performer sur les deux rencontres de cette finale comme il aurait fallu le faire… Mais on était là, présentes ! Je n’ai pas les mots, je suis encore… choquée. Nous restons ces mêmes filles qui aiment tant jouer ensemble. Je suis très fière d’avoir appartenu à cette grande équipe. »

Car c’est sûrement sur ce point que le bât blesse : encore plus qu’avoir perdu cette finale, ne pas avoir réussi

à la gagner ensemble. Pour ces Neptunes, peu aura importé le flacon durant ces sept mois, c’est cette ivresse de bonheur collectif qu’elles sont allées chercher dans chaque défi. « Et là c’est fini, il n’y a plus rien derrière. » Une réalité cinglant Rotar et ses amies comme un couperet, ce groupe se quittant plus vite que de raison, encore pris dans le tourbillon de cette année olympique.

Sauf qu’à la rentrée, leurs maillots seront tous différents… Certaines se recroisero­nt dans les joutes de LAF, d’autres mettront le cap sur de grands championna­ts comme l’Italie,

la Turquie. Sauf que cette explosion, annoncée, toutes espéraient qu’elle soit de joie ce 26 avril. Reste maintenant à Hernandez un chantier de reconstruc­tion qui n’est pas près de lui offrir de suite de répit.

NANTES - LEVALLOIS PARIS : 1-3 (25-19 en 28’, 24-26 en 32’, 17-25 en 30’, 24-26 en 32').

Arbitres : MM. Bouacheria et Berthelot. 2 522 spectateur­s.

NANTES : 54 attaques gagnantes (Mims 16), 4 aces (Jasper 2), 12 contres (Kurtagic 4), 16 fautes (dont 8 au service).

Keene 11, Jasper 14, Rotar 15, Mims 16, Kurtagic 8, Karasoy 3, Giardino (lib.). Entrées en jeu : Rakotozafy, Ndoye 1, Respaut, Lukasik 2. Entraîneur : César Hernandez.

LEVALLOIS PARIS : 68 attaques gagnantes (Cugno 28), 2 aces, 11 contres (Herrera 5), 22 fautes (dont 8 au service).

Palgutova 16, Alanko 1, Cugno 31, Kecman 18, Herrera 9, Maglio 6, Gélin (lib.). Entrées en jeu : Depie, Verger.

Entraîneur : Alessandro Orefice.

MVP : Alanko (Levallois Paris).

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| PHOTO : BAPTISTE MURA La centrale américaine Jaelyn Keene (deuxième à partir de la droite) voit cette fin de saison avec en dernier sentiment d’avoir appartenu à une grande équipe.

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