Trésor du breton écrit

1846 : les missionnaires en Iran racontent leur lutte dans Lizeriou breuriez ar feiz (Lettre de la confrérie de la foi) .

Vers le milieu du XIXe siècle, les grandes puissances se disputent ce territoire immense du Moyen Orient qu’on appelait la Perse. L’une des façons d’influencer le pays est d’envoyer des missionnaires. Les catholiques ont fort à faire : leurs premiers ennemis sont les Russes. Gouzout a ra impalaer ar Rusia skignañ enni ar chism a behini eo e-unan ar mestr bras. Ur wech ma vo gounezet ar sperejoù gant e relijion e vezo aesoc’h dezhañ gounit ar vro gant e armeoù. (L’empereur de Russie veut répandre son schisme puisqu’il en est le grand maître. Une fois qu’il aura gagné les esprits à sa religion, ce sera plus facile d’y envoyer ses armées).

Les Anglais visent plutôt l’économie. Fellout a ra dezho gant o hugunodaj gounit ar sperejoù hag en em gemerout neuze eus ar vro gant o marc’hadourez ( Ils veulent, avec leur protestantisme, gagner les esprits pour accaparer le pays et placer leurs marchandises).

Quant aux chiites locaux, ils ne sont pas non plus très coopératifs. Ar Bersianed gant o lezennoù a vir ouzh ar gristenien prezeg o c’hredenn er maez eus o ziez nag aesaat distagañ den ebet eus o c’hredenn gozh (Les lois persanes défendent de prêcher en public et de faire changer les anciennes croyances).

La vie est dure pour ces missionaires comme aujourd’hui pour ceux qui s’élèvent contre le régime. Heskinet int bet, harluet int bet, prizoniet int bet, kollet o deus ar pezhig a vad a oa en o ziez, diwisket int bet war an hentoù gant ar riblerien, santet o deus houarn o goafoù meur a wech war o c’halon noazh, ha gwelet o deus o gwad o redek evit ar feiz. ( Ils ont été persécutés, exilés, emprisonnés. On leur a pris le peu de biens qu’ils avaient. Dépouillés par les voleurs, ils ont senti le fer de leurs armes sur leur poitrine nue. Ils ont vu leur sang couler pour la foi).

Malgré cela, le zèle des missionnaires est intact. Ar frouezioù a vezo pell o tont, hogen yac’hoc’h a-se e vezint ha padusoc’h ivez oc’h azviñ nebeut ha nebeut ha gant amzer. ( Les fruits mettront du temps à venir, mais ils en seront plus solides et plus durables, se bonifiant avec le temps).

Aujourd’hui, il y a 21 380 catholiques en Iran soit 0,035 % de la population. La loi islamique s’impose à eux. La religion est autorisée mais avec interdiction de prosélytisme.