Dimanche Ouest France (Morbihan)
Mystérieuse pollution en mer dans le Finistère
Une « nappe suspecte » de plusieurs kilomètres carrés a été détectée au large du Pays bigouden. Son origine n’est pas encore confirmée. La pêche à pied et les activités nautiques sont interdites.
En ce samedi de vacances de février, des familles se promènent sur les plages du Pays bigouden, dans le Finistère sud. Comme à la Torche, le fameux spot de surf… sans surfeur à l’eau ce jour. Car l’écume est, par endroits, d’une drôle de couleur verte-jaune. « Vendredi, des riverains ont vu quelque chose d’inhabituel, de jaune-orangé, dans l’eau. Ils ont tout de suite appelé les pompiers », raconte Gwenola Le Troadec, maire de la commune voisine de Penmarc’h.
Marine nationale, préfecture, gendarmes… interviennent aux côtés des élus. Des prélèvements sont réalisés pour le Cedre, spécialisé dans les pollutions accidentelles des eaux. Samedi, la préfecture a confirmé que, depuis « la veille, en fin d’après-midi, une nappe suspecte a été repérée à une centaine de mètres de la côte, entre Saint Guénolé et La Torche, au large de Penmarc’h ». Cette bande fait environ 8 km de long sur 2 km de large. Plus fine ce samedi, elle était néanmoins toujours là.
Résultat des analyses en début de semaine
Un arrêté préfectoral a été pris, « interdisant provisoirement, la pêche maritime professionnelle et récréative, le ramassage, le transfert, la purification, l’expédition, la distribution et la commercialisation des coquillages provenant de la zone « baie d’Audierne » sur l’estran des communes de Penmarc’h, Plomeur, Saint-Jean-Trolimon et Tréguennec ».
Ces communes ont fait de même et interdit aussi les activités nautiques (baignades, surf, longe-côte…). À Tréguennec, Stéphane Morel, le maire, courait partout lui aussi. Perceusevisseuse à la main, il allait d’une plage à l’autre pour que l’arrêté soit affiché : « On agit par précaution », expliquet-il. Tous attendent d’en savoir plus sur l’origine de cette « pollution qui vient de la mer ». Gwenola Le Troadec et Stéphane Morel veulent rassurer : « Ce ne seraient pas des hydrocarbures. D’ailleurs, il n’y a pas d’odeur ». Elle pourrait être d’origine « naturelle, organique ». « Un plancton peut-être ? » Si certains sont inoffensifs, d’autres peuvent se révéler « toxiques ». D’où les mesures de précaution.
Mais ces maires s’interrogent aussi: « Ce phénomène, si exceptionnel chez nous en cette saison, est-il lié au dérèglement climatique et au réchauffement de l’océan ? » Les résultats des analyses sont espérés pour lundi ou mardi. D’ici là, en fonction des conditions météo, cette pollution se sera peut-être dispersée. Ou pas.