Dimanche Ouest France (Morbihan)
Un maire giflé par un homme ivre près de Morlaix
Guy Pennec, le maire de Plourin-lès-Morlaix (Finistère), venait de conseiller à l’homme de ne pas conduire. L’élu a porté plainte.
« Je sais désormais ce que c’est de voir une voiture foncer droit sur soi. C’est choquant. » Une soirée mouvementée pour Guy Pennec, le maire de Plourin-lès-Morlaix (Finistère). Il est environ 22 h 30, vendredi, quand il quitte son bureau de la mairie, après avoir peaufiné son discours pour un mariage, le lendemain.
Il prend sa voiture pour rentrer chez lui, mais s’arrête quelques mètres plus loin, « après avoir roulé sur quelque chose qui a fait du bruit. J’ai voulu vérifier mon pneu ». Un homme avance vers Guy Pennec, manifestement ivre. « Je ne le connaissais pas, mais il savait que j’étais le maire. Il a commencé à tenir des propos diffamatoires et calomnieux : il venait de se faire éconduire d’un bar », témoigne l’édile.
« On est en première ligne »
La discussion en reste là. Au volant, le maire s’aperçoit que l’homme monte dans son véhicule et s’apprête à partir, lui aussi. Guy Pennec baisse sa vitre et lui conseille « de ne pas conduire dans son état ».
Les mots font sortir son interlocuteur de ses gonds, qui s’approche à pied de la voiture du maire et lui assène une gifle. Il s’en prend ensuite au rétroviseur. « Je note sa plaque d’immatriculation et je préviens la gendarmerie », se souvient Guy Pennec.
L’homme remonte dans sa voiture. Une fois au volant, il percute frontalement le véhicule du maire et tente de le pousser en accélérant. « Moi, je
freine : on entend les pneus crisser. Après, il a pris la fuite. » « très réactifs »,
Les gendarmes, interviennent quelques minutes plus tard. Ils interpellent l’homme soupçonné des faits et l’ont placé en garde à vue. Guy Pennec, élu à la tête de Plourin-lès-Morlaix depuis 2014, a porté plainte, samedi. « Physiquement, je vais bien et ça ne m’a pas empêché de célébrer le mariage, de ce samedi, philosophe-t-il. Ma voiture a été légèrement abîmée. »
Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il est confronté à la violence depuis qu’il est maire. « On m’avait menacé verbalement en 2015. On sait qu’on prend des risques, qu’on est en première ligne. Il y a un malaise avec certaines personnes, mais on ne doit pas fermer les yeux quand ça arrive. »
D’autres d’agressions d’élus voisins ont eu lieu. À l’image de Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix, menacé de mort par un jeune homme en juin 2021. Ou encore François Girotto, maire de Plouégat-Moysan, mordu à la main par… un adolescent.