Dimanche Ouest France (Morbihan)
Le Mini Bercy se conjugue aussi au féminin
Le Vannes Olympique-club (VOC) a dépoussiéré son tournoi de foot du Mini Bercy. Désormais, une journée est réservée aux féminines. Qui, vendredi, ont apprécié cette première.
Dans la salle omnisports de Kercado, vendredi, les matchs des équipes féminines U13 se sont succédé. Après deux ans d’interruption pour cause de Covid, le tournoi de futsal du Mini Bercy, organisé par le Vannes Olympique-club, vit « une refonte avec une journée consacrée aux féminines », note Gabriel Lenoir, responsable des tournois du Mini Bercy et de la Women Gwened Cup qui se déroulera le 23 avril.
Avant de laisser la place hier et ce dimanche aux catégories garçons, respectivement les U11 et U13, ce sont donc les U13 féminines qui se sont rencontrées. Pour le plus grand bonheur des filles du Voc. « On joue contre des équipes que nous n’avons pas l’habitude d’affronter »,
assurent Gabrielle, Salomé (la capitaine), Sacha, Margaux…
Malgré leur jeune âge, elles ont une analyse pleine de bon sens sur le tournoi, le football… « On joue en équipe et tout le monde peut se corriger. Si on perd, on voit où l’on peut s’améliorer, en ayant de l’ambition. »
Quand on évoque les matches des Bleues, comme le France-Danemark de mercredi dans le cadre du Tournoi de France, la réponse fuse. « Moi, je préfère voir en vrai. C’est mieux de jouer ! » L’idée de devenir footballeuse professionnelle ou de jouer un jour en équipe de France ne fait pas particulièrement rêver ces petites filles. « J’ai d’autres métiers en tête. Et puis, je fais du foot pour le plaisir. Je jouerai en… vétéran ! »
Ces collégiennes mesurent aussi combien les stéréotypes ont la dent dure en matière de football féminin. « On pense toujours au football masculin. On sait maintenant que le foot féminin se développe. Il commence à y avoir des tournois et c’est bien. En revanche, au collège, on est exclues car les garçons pensent que l’on est nulles. Pourtant, il y a en qui sont bonnes. Moi, jouer au foot avec les garçons, j’ai perdu espoir. Donc je joue le soir chez moi. »
Du côté du Vannes Olympique-club en tout cas, la volonté est clairement affichée de mettre en valeur le football féminin. « Il y a de la préformation, des équipes d’éducateurs dédiées pour bien travailler avec les enfants et faire en sorte qu’elles puissent vivre leur sport », assure Johan Cordonnier, président de la section féminine.
C’est ainsi que les filles sont passées de soixante pratiquantes, il y a deux ans, à une centaine cette année. « Il faut démocratiser le foot féminin pour qu’il y ait plus de filles à partager un moment entre elles. Il faut leur donner une place importante dans le foot à Vannes. »
Johan Cordonnier se félicite d’avoir trouvé des interlocuteurs au club qui aient été réceptifs. « Il y a deux choses qui me satisfont : la première, c’est que le club, sous la houlette du président Daniel Boraud, a donné les moyens de faire quelque chose. C’était la crainte que l’on pouvait avoir que les filles n’aient pas leur place. La seconde c’est de leur permettre d’assouvir leur passion. »
Président de la section féminine depuis deux ans, Johan Cordonnier devra quitter son poste l’été prochain pour raisons professionnelles. « Il faudra confier le flambeau à quelqu’un qui à la même envie de promouvoir le foot féminin. Le Voc aura été un coup de coeur et il le restera. »