Dimanche Ouest France (Morbihan)
Un an après Pékin, Noël vise l’or à Courchevel
Mondiaux de ski alpin. Slalom, aujourd’hui à partir de 10 h. Sacré champion olympique à Pékin l’an passé, Clément Noël va tenter de s’offrir, à Courchevel, un premier titre mondial.
Septième à Åre (Suède) en 2019, vingt-et-unième à Cortina d’Ampezzo (Italie) il y a deux ans, Clément Noël brigue un premier podium mondial. Et il sera particulièrement attendu, ce dimanche, lors du slalom qui viendra clore ces championnats du monde de ski alpin, à Courchevel Méribel.
Déjà car ils seront nombreux, dans l’aire d’arrivée de la piste de l’Éclipse, à espérer qu’il offre une médaille au clan tricolore. Aussi parce que son titre olympique, glané il y a un an à Pékin, lui confère un statut, le place naturellement parmi les favoris. Un paramètre à ne pas négliger, qui peut expliquer une saison de Coupe du monde longtemps frustrante.
« Le niveau s’est resserré »
« Il a eu la pression post-titre olympique, juge Jean-Pierre Vidal, médaillé d’or du slalom à Salt Lake City en 2002. Il y a beaucoup d’attente. Il a enchaîné les sorties de piste, n’avait pas de résultat pour construire. »Le grand slalomeur (1,91 m) a fini par modérer les risques, quitte à skier contre nature. Une stratégie qui lui a permis de reprendre confiance avant les Mondiaux, jusqu’à cette victoire à Schladming (Autriche), le 24 janvier, la première de la saison pour le ski alpin français.
Noël était bien parti pour récidiver, à Chamonix, mais après avoir dominé la première manche, il est parti à la faute sur la deuxième. Conséquence : il a été éjecté du top 7 mondial et s’est mis en difficulté, puisqu’il s’élancera avec un dossard (n°15) moins favorable ce dimanche.
Une nouvelle sortie de piste et une question : comment trouver de la
régularité dans une discipline qui ne pardonne aucun faux pas ? « Il faut qu’il accepte, en première manche, de skier juste, sans être à la limite, pense Vidal. Après, en fonction d’où il se situe en deuxième, c’est là qu’il doit élever le curseur. Ce que faisait très bien Marcel Hirscher, ça lui donnait de la régularité. »
Il est aujourd’hui relativement épineux de dégager un grand favori en slalom : ils sont quatre à s’être imposés cette saison en Coupe du monde (Lucas Braathen, Daniel Yule, Henrik Kristoffersen et Noël), c’est deux fois plus que sur les épreuves de vitesse.
« L’an passé, quand il est champion olympique, Clément avait un peu de marge sur les autres skieurs. Maintenant, le niveau s’est resserré, affirme Vidal. Les autres ont un peu copié sa technique : il a été l’un des premiers à avoir des trajectoires très directes, en faisant le maximum de lignes droites et en étant très rapide sur les appuis. »
Une chose est sûre : le Français peut légitimement croire à une médaille d’or. « Clément a toujours eu du déchet dans son ski, mais il est capable d’être le plus rapide du monde sur toutes les pistes et dans toutes les conditions », ajoute Julien Lizeroux, médaillé d’argent à Val d’Isère en 2009.
« La piste de l’Éclipse est très très raide, très technique. La surface de neige va être très dure. On a vu à Schladming que le matériel de Clément fonctionne très bien dans ces conditions, rappelle Vidal. Il sera parmi les favoris, c’est clair. »