Dimanche Ouest France (Morbihan)
Projet d’hydroliennes : ils vont contester la décision
Après l’accord autorisant l’expérimentation d’hydroliennes dans le Golfe, l’union des plaisanciers a décidé de rejoindre les associations qui vont contester la décision devant le tribunal.
« Je n’irai pas, comme président, si vous ne me donnez pas le feu vert pour y aller. » À la tête de l’union nationale des navigateurs du Morbihan, Alain Zins a été clair, hier, lors de l’assemblée générale de l’association, à Vannes. La décision de contester, devant le tribunal administratif, l’autorisation d’un projet expérimental d’hydroliennes dans le Golfe, ne saurait être prise par lui seul. Elle « doit faire l’objet d’un vote ».
Le 12 janvier, les associations du parc naturel régional, opposées à l’expérimentation, ont, en effet, décidé d’entamer une procédure de recours, « sous réserve que celle-ci soit validée par les instances de chaque association ».
« Le collectif des associations a pris contact avec un avocat. Ses honoraires, 4 000 € HT, seront divisés par le nombre d’associations »,
précise Jean-Claude Briens.
Un ordre
« venu du ministère » ?
« Notre mission, c’est de défendre les plaisanciers et on est pleinement dans les clous de nos prérogatives », rappelle le président. Si quel
ques représentants d’associations se sont abstenus, la majorité a voté en faveur de ce recours.
« On est tous favorables aux expérimentations,
mais là, on ne sait pas ce qu’on expérimente, soutient l’un des adhérents. On ne voit pas la finalité. » « L’état initial n’est pas satisfaisant », indique un autre, tandis qu’un troisième rappelle que « l’expérimentation menée au large d’Ouessant depuis plusieurs années ne fonctionne pas ».
Selon certains, si le préfet n’a pas suivi l’avis du commissaire-enquêteur, qui s’était prononcé contre –
« une première depuis 28 ans » – c’est « parce que l’ordre est venu d’en haut, du ministère ». Outre l’avis défavorable du commissaire-enquêteur, la plupart des acteurs avaient dit leur opposition ou émis des réserves.
« Cette expérimentation est une absurdité administrative. Si on met deux hydroliennes, c’est pour en mettre cinquante et on sait qu’on n’en mettra pas cinquante », réagit un autre, en évoquant le coût de la structure et de son démantèlement.
L’assemblée générale a, par ailleurs, été l’occasion d’évoquer le trentième anniversaire de l’Unan. Les festivités auront lieu le 6 mai, le long du port sur le parking situé à proximité de la capitainerie : vide-bateaux et musiques (chants de marins, bagad des anciens de Lann-Bihoué).