Dimanche Ouest France (Morbihan)
DBien Petites pour affronter la vie
Pour le réalisme social. Une ado enceinte dans un foyer au milieu d’autres jeunes en souffrance. Un premier film réussi de Julie Lerat-Gersant.
Le générique. La Caennaise Julie Lerat-Gersant signe ici son premier long-métrage qu’elle a coécrit avec son compagnon, François Roy, médecin urgentiste. Il a été tourné en Normandie, à Caen, Cherbourg, Bayeux, Saint-Aubin-sur-Mer, Hérouville et Merville-Franceville.
Du côté des actrices, Romane Bohringer est l’éducatrice et, surtout, la jeune Belge Pili Groyne est criante de vérité en héroïne du film. À 20 ans, elle a déjà plusieurs films à son actif dont Deux jours, une nuit des frères Dardenne. Sûrement pas un hasard tant Petites fait penser au travail des réalisateurs belges.
Le genre. Drame social.
L’histoire. Camille, enceinte à 16 ans, est, en raison de l’inconstance de sa mère, placée dans un centre éducatif. Là, les relations sont parfois tendues avec le personnel et les autres adolescents mais, en même temps, Camille progresse sur le chemin de l’autonomie et de l’âge adulte.
La durée. 1h30.
On aime
À la mode des frères Dardenne ou, de l’autre côté de la Manche, de Ken Loach, Petites permet une plongée en apnée dans la dure réali- té de l’injustice sociale. Celle qui fait qu’à 16 ans, on peut déjà être victime de son déficit d’éducation et de l’absence de repères affectifs et sociétaux comme de ressources culturelles.
En même temps, les jeunes de ce film font preuve d’une vitalité boule- versante. Tout en filmant l’urgence, Julie Lerat-Gersant réussit à nous faire comprendre l’intimité de ces adolescents et des professionnels qui les entourent.
On aime moins
On peut avoir le sentiment d’avoir déjà vu au cinéma cette misère sociale déprimante. Pourtant la lumière existe dans ce film original et très bien interprété.