Dimanche Ouest France (Morbihan)

« J’étais choqué de pouvoir jouer 120 minutes »

Auteur de trois bons derniers matches, Jérémy Doku enchaîne enfin les prestation­s convaincan­tes. Discret dans les médias depuis plusieurs mois, il s’est livré hier en toute décontract­ion.

- Entre-guillemets Recueilli par Nicolas MANGEARD.

«L’éliminatio­n face au Shakhtar

On est tous déçus, parce qu’il y avait un truc à aller chercher et à la dernière minute on était en train de gagner. Le plus difficile à accepter, c’est qu’ils marquent un but venu de nulle part (contre son camp de Jeanuël Belocian) alors qu’ils n’ont rien montré. On était plus forts. Mais il faut vite basculer parce qu’on a un match à jouer et pas un match comme les autres, parce que c’est un derby contre Nantes.

Son match

Même moi, j’étais choqué de pouvoir jouer 120 minutes ! Je continuais à courir, même sur le dernier ballon en profondeur. Je me disais : “Jérémy, tu es en forme !” (rires) .Ça m’a fait du bien parce que ça faisait longtemps, le public m’a aidé. C’était un match énorme, je voulais vraiment le gagner.

Son tir au but manqué

Quand le coach a demandé qui voulait frapper un tir au but, j’ai directemen­t levé la main, parce que j’étais confiant. Désiré (Doué) a marqué, c’était à moi ensuite. Quand j’ai frappé, j’ai senti toute la fatigue. Dans ma tête, j’avais frappé fort, alors que ce n’était pas si fort au final… Le gardien a bien pris la balle. À l’entraîneme­nt, je frappe toujours là et c’est dedans. C’est dommage de ne pas avoir marqué après le match que j’ai fait. Ça aurait été la totale.

Sa progressio­n

Sauf Clermont, ça fait trois matches que j’enchaîne. Ça faisait longtemps que ça n’avait pas été le cas. Physiqueme­nt ça va mieux, je peux jouer les matches, je cours sans problème, sans pépin. Mais c’est mentalemen­t aussi, quand tu joues et enchaînes, tu commences à avoir de la confiance, à tenter des trucs que peut-être tu ne tenterais pas sinon. C’est ça la différence. Il me manque des buts, bien sûr. C’est une question de lucidité, pour réussir à frapper quand tu as fait une action et que tu es à bout de souffle. C’est le plus difficile, je travaille là-dessus. Ce qui est bien en tout cas, c’est qu’avant, je ne frappais même pas, alors que là je suis dans les 30 derniers mètres, j’ai des occasions. Il me manque le positionne­ment aussi, pour marquer des buts faciles en une touche et pas uniquement par des dribbles ou des exploits. Mais je sais que ça va finir par rentrer. Et quand ce sera le cas, ça va enchaîner.

Son jeu « stéréotypé »

Je suis un joueur explosif. J’aime bien m’arrêter pour que le défenseur s’arrête aussi et que, quand je pousse la balle, ce soit impossible de m’arrêter. C’est pour cela que je ne m’arrête pas complèteme­nt, c’est pour que le défenseur ralentisse. Mais je peux faire les deux, quand vous me lancez en profondeur, je peux aller très vite !

L’arbitrage

J’ai remarqué qu’en Ligue Europa, les arbitres sifflent les fautes. En Ligue 1, on me touche, on me tacle, mais on dirait que je tombe exprès ou qu’on ne me touche pas. Je ne comprends pas, parce que je ne suis pas un mec qui tombe pour rien.

 ?? | PHOTO : THOMAS BRÉGARDIS/ OUEST-FRANCE ?? Jérémy Doku enchaîne pour la première fois de la saison les matches sans se blesser et en étant décisif.
| PHOTO : THOMAS BRÉGARDIS/ OUEST-FRANCE Jérémy Doku enchaîne pour la première fois de la saison les matches sans se blesser et en étant décisif.

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